Des fermes pour toujours - Résumé des discussions

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Le gouvernement de l'Ontario envisage un avenir passionnant pour notre secteur agroalimentaire. La population mondiale devrait atteindre neuf milliards de personnes d'ici 2050. Grâce à ses produits agroalimentaires de haute qualité, l'Ontario est bien placé pour jouer un rôle de chef de file dans l'alimentation de la population du globe.

Nous avons publié le document de travail de notre programme Des fermes pour toujours en mai 2017, et sommes heureux d'avoir reçu une bonne rétroaction des acteurs au sein du secteur agroalimentaire et des collectivités autochtones.

Le résumé des discussions au sujet du programme Des fermes pour toujours capte la diversité des points de vue qui nous ont été communiqués pour faire progresser le secteur agroalimentaire vers l'avenir. De grands thèmes ont été dégagés des discussions, dont ceux-ci : faire connaître à la population les avantages associés aux produits alimentaires cultivés et transformés en Ontario; continuer à innover et à moderniser tout le long de la chaîne de valeur du secteur agroalimentaire; nouer des partenariats et entretenir une collaboration avec les groupes d'intéressés; promouvoir le secteur agroalimentaire de l'Ontario chez nous et à l'étranger; investir dans la recherche et la transmission des connaissances au sein du secteur agroalimentaire. Les idées et les thèmes présentés lors des discussions guideront l'élaboration des politiques et programmes futurs qui favoriseront le succès du programme Des fermes pour toujours partout en Ontario.

En préservant la capacité de production des terres agricoles, en favorisant la production et la consommation de produits locaux, en renforçant le secteur agroalimentaire et en soutenant les nouveaux agriculteurs, nous pouvons créer un avenir radieux pour l'agriculture en Ontario.

Table des matières

  1. Message du ministre
  2. Introduction
  3. Discussions au sujet du programme - Des fermes pour toujours
  4. Contexte
  5. Ce que nous avons entendu - Une stratégie agroalimentaire et le concept du guichet unique pour l'Ontario
  6. Objectif un : préserver la capacité de production des terres agricoles situées près des grands centres urbains
  7. Objectif deux : favoriser la production et la consommation de produits locaux
  8. Objectif trois : renforcer le secteur agroalimentaire de l'Ontario
  9. Objectif quatre : soutenir les nouveaux agriculteurs et les agriculteurs débutants
  10. Conclusion

Message du ministre

D'ici 2050, notre population mondiale atteindra neuf milliards de personnes et l'Ontario sera appelé à relever le défi d'aider à nourrir le monde. Dans ce but, nous devons penser avec audace et ambition.

Le printemps dernier, j'ai demandé à mon de communiquer avec des acteurs pour discuter de la meilleure façon dont nous pourrions transformer le concept « Des fermes pour toujours » en une réalité. Je suis satisfait des réponses que j'ai reçues et des diverses idées novatrices avancées par des personnes et des organismes de partout dans la province.

Ce document constitue un résumé de ce qui a été dit au cours des consultations. Votre apport concerne divers objectifs politiques importants tels que : la préservation de la capacité productive des terres agricoles à proximité de centres urbains majeurs, le soutien de la production, de la transformation et de la distribution à l'intérieur d'un réseau alimentaire local, l'amélioration de la collaboration du gouvernement avec l'industrie pour accroître notre capacité de production d'aliments salubres et sains et pour aider les jeunes et les nouveaux agriculteurs.

Il ne fait aucun doute que le secteur agroalimentaire de l'Ontario est un élément clé de l'économie de notre province. Notre secteur contribue à hauteur de 37 milliards de dollars à notre PIB et produit plus de 200 produits différents.

Comme beaucoup d'entre vous le savent déjà, je n'ai jamais été partisan du statu quo. Pour que notre secteur relève le défi de nourrir le monde, nous devons continuer d'être novateurs et visionnaires, faute de quoi nous risquons d'être dépassés.

Le programme Des fermes pour toujours est le schéma directeur de notre secteur pour l'avenir. Il constituera une ressource qui facilitera la collaboration du gouvernement et de l'industrie lors de l'élaboration d'une nouvelle politique publique visant à habiliter l'ensemble de la chaîne de valeur agroalimentaire à se préparer en vue de la troisième décennie du 21e siècle.

Je suis fier des plus de 800 000 hommes et femmes qui travaillent dans l'industrie agroalimentaire de l'Ontario. Ensemble, nous relevons le défi et nous faisons progresser notre secteur agroalimentaire pour qu'il se tourne vers l'avenir.

Salutations cordiales,

Le ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales, et ministre responsable des Petites Entreprises
Jeff Leal

Introduction

Le gouvernement de l'Ontario sait que le secteur agroalimentaire est un des piliers de notre province - et qu'il jouera vraisemblablement un rôle-clé dans notre avenir.

Dans la lettre de mandat que la première ministre Wynne a remise au ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales, M. Jeff Leal, le ministère est chargé de mettre en œuvre le programme Des fermes pour toujours, dont le but est de guider l'élaboration de politiques futures pour favoriser un secteur agroalimentaire fort et innovant. Ce soutien comprend l'affectation de fonds à des programmes et à des travaux de recherche qui encouragent l'innovation dans le secteur agroalimentaire.

Sachant que le succès du secteur de l'agriculture et de la transformation agroalimentaire repose sur ses ressources humaines, le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (MAAARO) a invité un large éventail de parties prenantes et de personnes autochtones à participer aux discussions sur le programme Des fermes pour toujours. Les discussions ont eu lieu en mai et en juillet 2017 à Newmarket, à Chatham-Kent, à Guelph, à Napanee et à Toronto. Les parties représentant les milieux agricole, des affaires et de l'enseignement et de la formation, ainsi que les groupes de défense de l'environnement, les groupes de producteurs agricoles, les associations de tourisme agriculinaire, les associations professionnelles, le mouvement locavore et des personnes autochtones ont contribué leurs connaissances et leur savoir-faire. Les parties prenantes, dont celles du Nord de l'Ontario, ont aussi été encouragées à présenter leurs idées et points de vue en ligne. Le MAAARO a reçu, par voie électronique, 15 commentaires dont il tiendra compte en plus des idées et suggestions qu'il a recueillies lors de la consultation menée en 2016 sur sa Stratégie pour le secteur de l'agriculture, de l'aquaculture et de la transformation des aliments dans le Nord de l'Ontario.

Le MAAARO a le plaisir de vous donner plus bas son résumé des discussions sur le programme Des fermes pour toujours. Les citations que vous verrez ici et là dans le document proviennent des commentaires qui nous ont été communiqués par écrit. Le résumé porte aussi sur les discussions que nous avons eues avec les parties prenantes et que nous avons recueillies lors des réunions publiques. Étant donné la taille et l'importance du secteur agroalimentaire, il est important de connaître ce que les parties prenantes pensent des politiques et des programmes qui soutiennent le secteur et de recueillir des idées pouvant garantir son succès futur.

Discussions au sujet du programme - Des fermes pour toujours

Le secteur agricole et agroalimentaire est un important moteur économique de la province. Il y a en Ontario plus de 49 000 exploitations qui produisent plus de 200 produits agricoles de base. Notons aussi que le secteur agroalimentaire soutient plus de 800 000 emplois et représente plus de 37 milliards de dollars du produit intérieur brut de la province.

Il est reconnu que le MAAARO et ses partenaires ont fait de gros investissements et pris des mesures importantes pour favoriser la croissance du secteur agroalimentaire. Le gouvernement sait que des difficultés persistent dans certains domaines. Il sait aussi que de nombreuses nouvelles possibilités et possibilités émergentes s'ouvrent à nous. Le programme Des fermes pour toujours a pour objet de relever ce qui pourrait être fait pour saisir ces possibilités.

Contexte

Le document de travail Des fermes pour toujours a jeté les bases d'un vaste dialogue sur les quatre objectifs stratégiques suivants :

  1. Préserver la capacité de production des terres agricoles situées près des grands centres urbains
    Nous savons en Ontario qu'il est nécessaire de concilier la croissance et d'autres besoins pressants, notamment celui de préserver des terres propres à la culture de produits alimentaires et d'autres produits agricoles. La protection des terres agricoles doit être réalisée tout en favorisant la viabilité à long terme du secteur agroalimentaire. Cela est d'une importance croissante à la lumière d'autres enjeux planétaires et locaux, dont la volatilité économique, la santé des sols, les pénuries d'eau, la pauvreté, le changement climatique et l'insécurité alimentaire. Seuls 5 p. 100 du territoire ontarien étant consacrés à l'agriculture et le gros de ce territoire étant situé dans des zones où la croissance est forte, on voit qu'il est nécessaire de préserver les terres agricoles qui sont exploitées actuellement ou pourraient l'être plus tard.
  2. Favoriser la production et la consommation de produits locaux
    Les Ontariens savent qu'ils soutiennent nos agriculteurs, notre économie et l'environnement quand ils achètent des produits locaux. En outre, la qualité et la salubrité des produits alimentaires de l'Ontario sont parmi les plus élevées au monde. Nos agriculteurs récoltent dans nos champs, nos fermes, nos vergers et nos vignobles une quantité impressionnante de produits alimentaires. Des entreprises transforment cette richesse le long de la chaîne de valeur en des produits d'une qualité exceptionnelle pour le consommateur. Nous pouvons favoriser un bel avenir pour les produits locaux en sensibilisant la population aux régions qui produisent des cultures spécialisées, en montrant comment les produits locaux peuvent avoir une incidence positive sur nos collectivités et en montrant comment les municipalités et les acteurs au sein du secteur agroalimentaire peuvent travailler en collaboration.
  3. Renforcer le secteur agroalimentaire de l'Ontario
    Le secteur agricole et agroalimentaire est bien placé pour apporter une contribution à l'économie en plein essor de l'Ontario et soutenir la création d'emplois. L'Ontario est un chef de file national pour ce qui est des programmes de gestion des risques qui encouragent l'innovation et les investissements et soutiennent la croissance du secteur. Le gouvernement de l'Ontario est aussi en train d'explorer des possibilités d'exportation pour aider les entreprises agroalimentaires à concrétiser le Défi de la première ministre pour la croissance dans le secteur agroalimentaire, qui consiste pour le secteur à doubler son taux de croissance et à créer 120?000 nouveaux emplois d'ici à 2020. L'innovation est soutenue par le financement de travaux de recherche, des services de transfert de technologie et la collaboration avec des organismes et des chercheurs du secteur pour offrir des ressources et programmes éducatifs. De nouvelles possibilités qui favoriseraient la croissance de l'agriculture, de l'aquaculture et de la transformation alimentaire dans le Nord de l'Ontario sont également à l'étude.
  4. Soutenir les nouveaux agriculteurs et les agriculteurs débutants
    L'âge moyen des exploitants agricoles est à la hausse, et de nombreux agriculteurs ontariens approchent de la retraite. Cela ouvre des possibilités aux nouveaux agriculteurs et aux agriculteurs débutants pour qu'ils prennent la relève et deviennent des entrepreneurs agricoles. L'Ontario compte le plus grand nombre de personnes employées dans le secteur agricole au Canada. Pour ce qui est de la main-d'œuvre vieillissante, le secteur des boissons et des produits alimentaires fait face aux mêmes enjeux que ceux auxquels est confronté le secteur agricole.

Ce que nous avons entendu

Une stratégie agroalimentaire et le concept du guichet unique pour l'Ontario

Le gouvernement sait que les quatre objectifs stratégiques du programme Des fermes pour toujours sont reliés : une activité reliée à l'un des objectifs se répercute souvent sur une activité reliée à un autre objectif. Bien que cela n'ait pas été abordé expressément dans le document de travail du programme Des fermes pour toujours, les participants aux discussions et les personnes qui ont remis leurs commentaires par écrit sont généralement d'accord pour que l'Ontario songe à concevoir une stratégie agricole ou une déclaration de politique agricole pour guider l'orientation des politiques futures.

Certains participants ont suggéré qu'une telle stratégie pourrait faire un certain nombre de choses, notamment miser sur les modèles de partenariat entre les secteurs public et privé pour orienter les exportations et la croissance du marché intérieur, soutenir la création de produits nouveaux ou de niche, et examiner les facteurs de production agricoles. Une telle stratégie pourrait avoir des avantages pour le secteur agroalimentaire de l'Ontario en favorisant la croissance de l'agritourisme, en accroissant la reconnaissance de la marque Ontario, en déployant de nouvelles technologies et en aidant les nouveaux agriculteurs à entrer dans le secteur.

Objectif un : préserver la capacité de production des terres agricoles situées près des grands centres urbains

« Nous devons veiller à ce que l'intensification ait lieu dans les zones bâties et à ce que de strictes limites urbaines soient maintenues. Les objectifs d'intensification ne peuvent pas être facultatifs pour les municipalités. » - Golden Horseshoe Food and Farming Alliance

« La protection des terres agricoles de première qualité devrait continuer dans toute la province, étant entendu qu'il faut aussi prévoir une certaine flexibilité pour les activités d'aménagement appropriées menées dans les municipalités rurales. » - Institut des planificateurs professionnels de l'Ontario

« Mieux soutenir la demande et la sensibilisation du consommateur en donnant aux gens [des villes et des banlieues] la possibilité de voir les fermes et les producteurs agricoles au travail. » - East Central Ontario Training Board

Rôle du gouvernement

Un certain nombre de thèmes ont été relevés quant à la façon dont les terres agricoles pourraient être préservées pour les générations futures. Les participants y voient un rôle pour les trois paliers gouvernementaux (les paliers municipal, provincial et fédéral). Ceux-ci pourraient fournir une orientation par des politiques, des outils et des lignes directrices concernant l'usage approprié des terres, l'aménagement des friches industrielles, la surveillance des décisions d'aménagement du territoire, le développement de l'agriculture urbaine, la location à long terme de terres publiques et la consolidation de petites parcelles pour l'agriculture. La création d'un cadre réglementaire pour réduire la perte de terres agricoles près des centres urbains et loin de ceux-ci a aussi été abordée.

Municipalités

Quand ils planifient l'utilisation des sols des centres urbains et suburbains, les gouvernements municipaux ont un rôIe à jouer pour favoriser une activité agricole stable, préserver les terres agricoles et encourager la production agricole. Encourager une gestion optimale des sols, diffuser de l'information au moyen d'un large éventail de plateformes, sensibiliser le public et soutenir l'agriculture à petite échelle et l'agriculture biologique urbaine sont des sujets qui ont été abordés.

La planification de l'utilisation des terres agricoles doit être menée de concert avec la planification des transports, pour que les producteurs puissent faire livrer leurs produits aux marchés. Renforcer les règles que doivent observer les municipalités pour atteindre les objectifs d'intensification a été parmi les sujets abordés.

Limites municipales fixes

À tous les endroits où les discussions ont eu lieu, l'établissement de limites urbaines fixes a été parmi les sujets abordés. Favoriser la préservation des terres agricoles dans les centres urbains et suburbains, en restreignant les activités non agricoles à ces endroits, a aussi été parmi les sujets abordés. Les participants ont dit qu'ils voulaient que les terres agricoles qui appartiennent à des promoteurs immobiliers restent consacrées à l'agriculture jusqu'à ce qu'elles soient aménagées à d'autres fins. La question de la protection des terres situées hors de la zone réglementée de la région élargie du Golden Horseshoe a été soulevée. Imposer ailleurs en Ontario des protections semblables à celles qui existent dans la région élargie du Golden Horseshoe permettrait de préserver des terres agricoles partout en Ontario.

Intendance des terres et des sols

L'intendance des terres et la protection d'un plus large éventail de catégories de terres ont été parmi les sujets abordés. Il pourrait être avantageux de faire un relevé cartographique du système agricole de l'Ontario, afin d'avoir une meilleure idée des terres agricoles exploitables et de la perte de celles-ci. L'importance de protéger des terres pour certaines cultures spécialisées, telles que le raisin à vin, a été mentionnée.

Le mélange de matériaux de remblayage et de sols agricoles, et l'enfouissement de terre arable par des matériaux de remblayage sont des activités qui pourraient être soumises à un contrôle gouvernemental. La cartographie des sols, pour que les cultures soient appariées aux caractéristiques pédologiques et de drainage des sols, pourrait favoriser la croissance de l'agriculture dans le Nord de la province.

Les installations d'énergie alternative devraient être situées sur des terres non propices à l'agriculture.

Des travaux de recherche supplémentaires sur les stratégies visant à réduire l'érosion et à améliorer la qualité des sols pourraient être disséminés par les circuits de transmission des connaissances.

Sensibilisation et encouragement

Faire connaître à d'autres ministères provinciaux et aux gouvernements municipaux l'importance pour l'économie et les avantages pour la société que représente la préservation des terres agricoles a été parmi les sujets abordés. Les participants ont dit avoir le sentiment qu'il serait avantageux de montrer au public qu'il convient de préserver les terres agricoles dans la région élargie du Golden Horseshoe et hors de celle-ci. Une campagne de sensibilisation menée auprès des enfants et des jeunes dans les écoles et auprès des consommateurs, des touristes et des promoteurs immobiliers pourrait aborder un certain nombre de sujets reliés à l'intendance des sols et des eaux, et à la préservation du patrimoine naturel.

Objectif deux : favoriser la production et la consommation de produits locaux

« Bien que l'agriculture exercée à proximité des marchés urbains ait des avantages, les pressions urbaines limitent la viabilité des exploitations agricoles à ces endroits. Il doit y avoir un plus ferme engagement de protéger les terres agricoles situées près des zones urbaines, faute de quoi les gens hésiteront à préserver ou à améliorer la capacité de production de ces terres. » - Fédération de l'agriculture de l'Ontario

« Si le gouvernement a bien l'intention d'accroître l'approvisionnement du marché ontarien en produits alimentaires d'origine locale, il faudra pour cela une politique forte et cohérente pour la croissance de l'agroalimentaire, une politique qui met à contribution plusieurs ministères et favorise des conditions d'investissement prévisibles. » - Ontario Greenhouse Vegetable Growers

Accroître la sensibilisation

Le gouvernement de l'Ontario et ses partenaires pourraient sensibiliser davantage la population au sujet des produits alimentaires locaux et accroître le nombre d'emplois agroalimentaires. Les partenariats entre les paliers gouvernementaux, le secteur agroalimentaire, les groupes de producteurs de produits agricoles de base, les chaînes d'alimentation et d'autres intéressés pourraient promouvoir les produits de chez nous. On pourrait explorer les possibilités qui existent pour favoriser, au moyen d'un outil en ligne, l'atteinte des objectifs des politiques relatives aux produits locaux. Il a été suggéré d'étendre les activités de publicité et de sensibilisation du public pour mieux faire connaître les avantages pour l'économie, l'environnement et la santé que représente l'achat de produits cultivés localement. Il serait possible de stimuler la demande pour des produits locaux en fixant des objectifs ambitieux relativement à leur consommation.

Une stratégie de marque pour les produits ontariens

On pourrait accroître le nombre de produits et de boissons commercialisés sous l'enseigne du programme « Ontario, terre nourricière ». Dans le contexte de la marque « Ontario, terre nourricière », les participants ont relevé des occasions d'encourager les pratiques exemplaires qu'emploient, pour acheter et vendre des produits locaux, les restaurants qui ont du succès. Les participants ont suggéré qu'on pourrait faire plus pour créer de meilleurs liens entre le consommateur et les producteurs associés à la marque « Ontario, terre nourricière ». Des idées ont été présentées pour qu'une collaboration se noue avec de grandes entreprises de services d'alimentation, pour encourager l'achat de produits locaux commercialisés sous la marque « Ontario, terre nourricière ». Exploiter les possibilités qui existent pour faire connaître le programme « Ontario, terre nourricière » aux concerts et festivals d'été a été parmi les sujets abordés. Les programmes qui soutiennent le développement économique agricole pourraient accroître l'appui du public s'ils étaient valorisés sous la marque « Ontario, terre nourricière ».

Production alimentaire dans le Nord

L'intensification de l'agriculture dans le Nord de l'Ontario pourrait favoriser le développement économique ainsi que la production d'aliments abordables et de haute qualité pour le consommateur local. On pourrait trouver des occasions d'accroître la production agricole locale en misant sur le savoir ancestral des Autochtones. Le modèle d'entreprise associative (p. ex., les coopératives) serait un moyen d'accroître la production tout en rendant les produits locaux plus visibles. L'expansion de l'élevage bovin et de l'aquaculture dans le Nord pourrait multiplier les emplois qualifiés dans les exploitations agricoles, le secteur des pêches et les usines de transformation alimentaire. Il est primordial d'améliorer les transports dans le Nord et de faire en sorte que les produits de niche puissent être livrés aux marchés du Sud de l'Ontario. Les services de vulgarisation du gouvernement pourraient soutenir les entreprises agricoles en démarrage et aider les municipalités à saisir les possibilités qui s'ouvrent à elles.

Valeur ajoutée et transformation par les exploitations agricoles elles-mêmes

Les participants ont examiné des façons possibles d'encourager la production à valeur ajoutée par la transformation, par les exploitations agricoles elles-mêmes, de produits de niche. Les participants ont dit croire qu'il serait viable de soutenir la transformation en petite quantité dans des cuisines commerciales. De petits abattoirs, établis dans des exploitations agricoles ou hors de celles-ci, pourraient aider les producteurs à accéder à de plus petits marchés à un coût inférieur à celui qu'ils paient pour faire transformer leurs produits aux États-Unis. Les médias sociaux ont été mentionnés comme un moyen d'encourager la production à petite échelle de produits à valeur ajoutée. L'agritourisme et l'enseignement dans les exploitations agricoles, pour des personnes qui vivent en milieu urbain, pourraient favoriser la croissance du mouvement locavore.

Entrepreneuriat social et produits alimentaires locaux

Les participants ont dit que la promotion de produits locaux par des entreprises à vocation sociale pourrait avoir des avantages économiques et sociaux. Relier le locavorisme à l'entrepreneuriat social pourrait être une façon d'aborder des problèmes sociaux et d'encourager une bonne nutrition, tout en enseignant des compétences professionnelles. Transformer des bâtiments urbains vacants pour les rendre propices à l'agriculture pourrait atténuer le problème des déserts alimentaires en milieu urbain, tout en créant des « incubateurs d'enseignement » pour l'agriculture à petite échelle et la fabrication à petite échelle de produits alimentaires.

Sécurité alimentaire

Dans le cadre des discussions sur la sécurité alimentaire, il a été dit que la production alimentaire locale pourrait être considérée comme une façon pour les collectivités isolées de progresser vers la durabilité alimentaire. Grâce une aide au démarrage d'entreprises, des groupes locaux pourraient créer des carrefours d'alimentation régionaux pour gérer la distribution et la commercialisation de produits identifiés comme provenant de producteurs locaux et régionaux. Le concept des bassins alimentaires régionaux, un concept semblable à celui des bassins hydrographiques, pourrait être intégré dans la planification économique et communautaire locale. Dans le Nord de l'Ontario, la conservation de produits locaux, pour qu'ils puissent être consommés toute l'année, pourrait être une possibilité à explorer. Dans le secteur de l'aquaculture, il a été suggéré d'aider les producteurs à accéder aux marchés urbains comme moyen d'aborder l'enjeu de la sécurité alimentaire et d'accroître l'essor de la production alimentaire locale.

Objectif trois : renforcer le secteur agroalimentaire de l'Ontario

« Mieux sensibiliser la population et […] accroître la demande pour des produits alimentaires ontariens qui sont de saison seraient des moyens d'encourager les épiceries à stocker plus de produits locaux et à encourager leur vente, comme cela est fait avec succès pour des produits tels que les fraises et les asperges de l'Ontario. » - Fédération des agriculteurs chrétiens de l'Ontario

« La province pourrait mieux soutenir les nouveaux agriculteurs par des investissements faits à l'échelle régionale et assortis de produits livrables bien définis pour une collaboration interprovinciale prévoyant une certaine flexibilité dans chaque région, afin de satisfaire à des besoins variés et bien précis dans chaque région. » - Sustain Ontario

Soutiens axés sur les entreprises

Les participants ont dit soutenir les programmes de gestion des risques des entreprises agricoles. Certains ont demandé que ces programmes s'étendent aux petits producteurs de produits de niche. Ils ont dit que cela pourrait inciter ces producteurs à investir et à croître. Les programmes de gestion des risques pourraient tenir compte de l'ampleur des investissements financiers requis pour lancer et maintenir une entreprise agricole. Certains participants ont dit être pour l'idée d'inclure, dans ces programmes, les investissements dans les technologies. Les participants ont dit vouloir que les coûts liés à la gestion des éléments nutritifs et à l'entreposage de sous-produits agricoles soient pris en compte par les programmes de gestion des risques. Pour réussir dans le Nord de l'Ontario, les entreprises ont besoin des l'infrastructures requises pour leurs besoins énergétiques et l'accès à un réseau à large bande. Certains participants ont dit être préoccupés par le fait que les entreprises agricoles du Nord de l'Ontario se heurtent à des difficultés additionnelles en raison du coût supérieur de l'énergie, des engrais et des services d'expédition.

Recherche et transmission des connaissances

La recherche est essentielle à la croissance du secteur agroalimentaire. Les études de consommation portant sur de nouvelles cultures et des cultures diverses pourraient encourager les agriculteurs à étudier la possibilité de cultiver de nouveaux produits de niche. Les utilisations émergentes de bioproduits pourraient aussi être examinées. Les participants ont dit être intéressés par l'agriculture verticale saisonnière et menée toute l'année. Des moyens tels que l'extraction de la chaleur excédentaire pour alimenter les installations de cultures aquaponiques et hydroponiques pourraient atténuer le coût de la consommation d'énergie. Les sortes de cultures qui conviennent aux sols du Nord et aux zones touchées par le changement climatique pourraient être viables. De nouvelles utilisations pour les résidus de cultures et les déchets agricoles présentent un intérêt. Des moyens formalisés pour les établissements d'enseignement, les organismes non gouvernementaux, le gouvernement et les établissements de recherche privés de mettre en commun les fruits de la recherche pourraient avoir des avantages pour le secteur agroalimentaire.

Marchés d'exportation

Étendre l'agriculture et l'aquaculture dans le Nord par la réduction des obstacles à l'exportation a fait partie des sujets abordés. La croissance du secteur agroalimentaire pourrait être favorisée par l'harmonisation des règlements relatifs aux inspections des gouvernements provincial et fédéral. Les producteurs de viande bovine ont dit voir des débouchés pour leurs produits dans des marchés d'outre-mer, particulièrement en Asie, et ont dit voir un rôle à jouer par le gouvernement pour leur ouvrir ces marchés.

Accords commerciaux

Accroître le nombre d'accords de libre-échange et faciliter le mouvement interprovincial des produits inspectés en Ontario ont fait partie des idées étudiées. L'accès à d'autres consommateurs étrangers par des accords de libre-échange et des missions commerciales centrées sur l'alimentation se trouve parmi les façons d'encourager l'achat de produits ontariens. Être en mesure de tirer avantage des accords commerciaux est un sujet qui a été abordé. Les producteurs de viande bovine cherchent à commercialiser leurs produits sur les marchés américains qui recherchent de la viande de bœuf nourri au fourrage. Il serait utile pour le secteur d'obtenir une aide pour que les normes d'inspection des viandes de l'Ontario soient reconnues internationalement. Assurer une meilleure représentation tant des grands que des petits producteurs au sein des missions commerciales pourrait relier ceux-ci à des marchés étrangers. Les producteurs veulent connaître les préférences du consommateur des marchés étrangers ainsi que les possibilités que présentent pour eux les marchés d'exportation. Il a été mentionné qu'il serait utile de mieux faire connaître l'Ontario sur la scène internationale et de faire de la publicité pour la marque Ontario.

Accroître la diversification

Les potagers communautaires et les potagers aménagés sur les toits présentent de nouvelles possibilités en milieu urbain. Le public pourrait être encouragé à embrasser le concept du paysage comestible. Il a été suggéré que le Nord de l'Ontario pourrait convenir à la production de lait et de fromage de chèvre. On pourrait encourager un nombre accru de personnes à travailler dans le secteur agroalimentaire en réformant le système fiscal pour soutenir les petites entreprises en démarrage et encourager la transformation alimentaire menée à petite échelle par des exploitations agricoles. On pourrait aussi encourager de nouvelles idées novatrices en révisant les règlements de zonage municipaux.

Technologie

L'avenir de l'agriculture sera façonné par la technologie et les mégadonnées. Le secteur agroalimentaire doit adopter des innovations tout au long de la chaîne de valeur. Les producteurs et les transformateurs alimentaires pourraient avoir besoin d'une aide pour cerner les technologies qui leur conviennent et les déployer. Les collectivités rurales et les zones agricoles ont besoin des l'infrastructures requises (p. ex., réseau à large bande et télécommunications mobiles) pour soutenir les nouvelles technologies. La technologie peut aider à égaliser les conditions de concurrence sur les marchés mondiaux. Un participant a donné l'exemple d'une grande chaîne d'alimentation qui cherche à mettre en œuvre un système de traçabilité alimentaire et exige des producteurs qu'ils observent ses normes en matière de traçabilité. La technologie pourrait être un atout dans la surveillance du changement climatique et les projections climatiques pour nous renseigner sur la croissance future du secteur.

Objectif quatre : soutenir les nouveaux agriculteurs et les agriculteurs débutants

« Les nouveaux agriculteurs ont besoin d'accéder à des programmes de subventions de démarrage et d'établissement, et à des programmes d'économies partagées et de capital d'exploitation de départ. Ils ont besoin […] de programmes capables de prendre des risques calculés en les finançant lors de leurs premiers pas. » - FarmStart

« Des financements suffisants des programmes de gestion des risques d'entreprise […] sont essentiels pour assurer la stabilité dans notre industrie et les secteurs secondaires qui dépendent de l'industrie du bœuf. Pour les producteurs de bœuf, aucun programme n'est plus important que le Programme de gestion des risques (PGR) de l'Ontario. » - Beef Farmers of Ontario

Partenariats et coordination

Les discussions ont principalement porté sur la façon dont le secteur agroalimentaire devrait réagir au virage démographique chez les gens qui travaillent dans le secteur ou cherchent à y travailler. Les participants ont reconnu que le secteur compte de nombreux acteurs et qu'une meilleure coordination serait utile aux nouveaux agriculteurs et aux agriculteurs débutants. Les parties prenantes, entre autres les ONG, les groupes autochtones, les organismes d'aide aux immigrants, les établissements d'enseignement, le gouvernement et les organismes de producteurs de produits agricoles de base, pourraient travailler en collaboration et donner leurs idées pour planifier la relève, aider les nouveaux venus, voir comment les nouveaux venus pourraient acquérir des compétences en agriculture et en affaires, et attirer des travailleurs qualifiés dans le domaine de la transformation alimentaire. Il a été suggéré que soit mis sur pied un nouveau comité consultatif pour nouveaux agriculteurs. La plupart des participants ont dit que le gouvernement et ses partenaires du secteur agroalimentaire pourraient essayer de trouver ensemble des solutions aux problèmes auxquels font face les jeunes adultes, les nouveaux Canadiens, les Autochtones et les adultes en deuxième carrière qui désirent travailler dans le secteur.

Parfaire les connaissances et la formation

L'idée d'explorer de nouveaux modèles englobe un certain nombre de difficultés auxquelles font face les nouveaux agriculteurs et les agriculteurs débutants. Les participants ont dit connaître les points forts des soutiens qui existent déjà, mais il reste que les nouveaux agriculteurs doivent être capables d'évaluer divers modèles d'entreprise, d'obtenir des capitaux, d'acheter ou de louer des terres, d'acquérir des compétences pratiques en agriculture, d'acquérir des compétences en entrepreneuriat, de faire de la publicité et de joindre le consommateur. Il est important de reconnaître les compétences et le savoir que possèdent déjà les nouveaux agriculteurs. Certains participants ont suggéré qu'il serait utile d'envisager une échelle de compétences commençant par une expérience de base en agriculture et progressant vers un savoir technique plus poussé.

Plusieurs idées ont été avancées relativement à l'importance d'avoir un programme de développement professionnel coordonné et intégré. Des participants ont dit penser que les nouveaux agriculteurs devraient pouvoir aller et venir entre la formation dispensée par des organismes sans but lucratif et le système d'enseignement formel. Des stades d'apprentissage ou un mentorat plus formel entre nouveaux agriculteurs et agriculteurs chevronnés faciliteraient la transition entre l'enseignement ou la formation et le lancement ou la prise en main sans aide d'une entreprise. Les participants ont dit aussi qu'il faudrait une aide en ligne pour orienter les nouveaux agriculteurs vers les services d'enseignement convenant à leurs besoins. La reconnaissance du savoir acquis, à l'échelle du secteur, aiderait les nouveaux agriculteurs à passer d'un prestataire de services d'enseignement à un autre, et éviterait qu'ils aient à réapprendre des matières déjà apprises.

Subventions et aides incitatives pour le démarrage d'entreprises

Pour aider les nouveaux agriculteurs à débuter, certains participants ont mentionné les subventions que le Québec accorde à des personnes qui ont réussi un programme d'études postsecondaires en agriculture, pour qu'elles lancent une entreprise agricole. D'autres ont avancé l'idée des subventions de démarrage assorties d'une rémunération des nouveaux agriculteurs au taux de salaire minimum durant les premières années. D'autres encore ont suggéré un programme d'exonération du remboursement des prêts d'études pour encourager des gens à se lancer en agriculture. Subventionner la formation des nouveaux agriculteurs et soutenir, par des fonds publics, les fermes de formation et d'enseignement sont d'autres idées qui ont été articulées. Cela a mené à des discussions sur différentes façons dont des terres pourraient être mises à la disposition des nouveaux agriculteurs et sur la nécessité de planifier la relève sans compter uniquement sur les membres des familles d'agriculteurs.

Considérations régionales

Les participants ont dit être préoccupés par la planification de la relève et le rôle qu'elle joue pour faire entrer de nouveaux agriculteurs dans le secteur. Ils ont dit savoir que la planification de la relève pourrait varier en fonction de l'endroit dans la province où se trouvent les fermes. À titre d'exemple, le prix élevé des terres dans le centre de l'Ontario pourrait être prohibitif, alors qu'il pourrait être difficile d'attirer de nouveaux agriculteurs dans le Nord et d'y maintenir une main-d'œuvre capable et qualifiée. Des participants ont dit penser que de jeunes personnes autochtones pourraient devenir plus intéressées à produire et à conserver des aliments traditionnels si elles bénéficient d'un soutien.

Comprendre le profil démographique des agriculteurs

Les participants ont dit qu'il faudrait recueillir des données sociodémographiques, telles que le nombre actuel d'agriculteurs, l'âge des agriculteurs, la taille des exploitations agricoles, les sources de revenus, le secteur d'activité des agriculteurs, les activités à valeur ajoutée et le degré d'intérêt pour l'agriculture que manifestent les enfants des agriculteurs. Des participants ont dit qu'il faudrait avoir une vue d'ensemble - savoir qui exerce l'agriculture en Ontario et qui pourrait l'exercer -, afin de relever les obstacles auxquels se heurtent les personnes qui voudraient se lancer en agriculture, et de trouver des solutions possibles. D'autres participants ont suggéré qu'une étude de ce genre devrait être réalisée auprès des nouveaux agriculteurs et des agriculteurs débutants, pour voir où reposent leurs intérêts professionnels.

Conclusion

De grands thèmes ont été dégagés des discussions et des commentaires remis par écrit, dont ceux-ci :

  • possibilités pour l'éducation
  • innovation et modernisation
  • partenariats et collaboration
  • promotion du secteur agroalimentaire
  • recherche et transmission des connaissances

Les participants ont insisté sur la nécessité d'assurer une bonne représentation des parties prenantes dans les activités qui seront menées pour favoriser la croissance du secteur agroalimentaire.

Tout au long des discussions, les participants ont avancé des idées pour faire progresser le secteur agroalimentaire vers l'avenir. Les quatre thèmes stratégiques que nous avons explorés jettent une base solide en Ontario pour favoriser la croissance et le développement du secteur. En préservant la capacité de production des terres agricoles, en favorisant la production et la consommation de produits locaux, en renforçant le secteur agroalimentaire et en soutenant les nouveaux agriculteurs, nous pouvons créer un avenir radieux pour l'agriculture en Ontario.

L'information recueillie lors des discussions est en train d'être analysée et communiquée à de hauts fonctionnaires provinciaux. Elle servira de fondement aux prochaines discussions sur l'avenir de l'agriculture en Ontario.

Nous remercions toutes les parties prenantes et toutes les personnes autochtones qui ont participé aux discussions et remis leurs idées et commentaires par écrit. Votre enthousiasme et votre profond attachement à l'agriculture et au secteur agroalimentaire vont aider à bien situer l'Ontario pour l'avenir. Les idées et points de vue que vous avez communiqués vont servir à guider l'élaboration des politiques et programmes futurs qui favoriseront le succès du programme Des fermes pour toujours partout en Ontario.