Réussites de la Direction du développement de l'agriculture (DDA) en 2015-2016
Dynamisation de l'innovation grâce aux transferts de technologie
La Direction du développement de l'agriculture (DDA), une direction du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (MAAARO), propose des transferts de technologie pour la gestion des entreprises, du bétail et des cultures, et donne des conseils pour dynamiser l'innovation et le changement dans le but de renforcer la durabilité économique et environnementale d'un secteur agricole diversifié.
Stimuler les débouchés pour les pomiculteurs de l'Ontario
Par sa collaboration avec les partenaires de l'industrie pomicole afin de partager l'information technique, Jennifer DeEll, spécialiste, qualité des produits maraîchers, a aidé les pomiculteurs de l'Ontario à créer de nouvelles perspectives de marketing.
En travaillant de concert avec l'Ontario Apple Growers et l'Apple Marketers' Association of Ontario, Jennifer a vu qu'il était possible, pour les pomiculteurs de la province, d'accroître leurs marges bénéficiaires en exploitant les marchés hors saison.
De concert avec des partenaires de l'industrie en Ontario, en Colombie-Britannique et au Québec, Jennifer a collaboré à deux grands projets de recherche. Dans le cadre d'un grand projet national de recherche, on a réuni près de 700 000 $ des gouvernements et de l'industrie sur cinq ans. De plus, l'Ontario a exécuté un projet de recherche à orientation régionale échelonné sur deux ans, injectant 95 195 $ pour cette recherche, dont 25 % a été fourni par des partenaires de l'industrie (liste des partenaires et collaborateurs ci-après).
La recherche portait sur l'évaluation des régimes de manutention et d'entreposage post-récolte et la recherche de nouvelles technologies d'entreposage pour améliorer la conservation des pommes après la récolte, y compris de nouveaux cultivars de pommes. À partir des résultats de ses recherches, Jennifer a formulé, à l'intention des producteurs, des recommandations sur les meilleures pratiques de gestion pour optimiser leurs régimes d'entreposage commercial. Elle a travaillé dans un esprit de coopération pour partager l'information avec le secteur au moyen de six rapports, de six affiches et de nombre de présentations et d'articles publiés dans des bulletins. Jennifer a aussi présenté sa recherche lors des congrès sur les fruits et légumes de l'Ontario en 2014, 2015 et 2016 auprès de publics de plus de 150 personnes par année.
Les houblonnières locales, une industrie où ça brasse
Après près d'un siècle, le houblon redevient une culture de spécialité importante en Ontario, motivant une forte croissance du nombre de producteurs et de la superficie en culture dans l'ensemble de la province au cours des cinq dernières années. Ce qui stimule la demande est l'industrie ontarienne de la bière artisanale, qui est à la recherche de houblon locale de qualité. Les producteurs ont réagi en augmentant la mécanisation et la capacité de transformation, créant un carrefour régional de transformation et mettant de l'avant des contrats à terme avec l'industrie brassicole. La province a également vu la constitution en société de l'Ontario Hop Growers' Association (OHGA) ces trois dernières années; le mandat de l'organisme est d'informer les producteurs et de promouvoir le houblon de l'Ontario auprès de l'industrie brassicole. Même si la superficie en culture demeure limitée comparativement à d'autres cultures horticoles, l'industrie est sur la voie de l'expansion.
La croissance rapide de l'industrie brassicole artisanale en Ontario offre de bonnes possibilités de création d'emplois et d'expansion du marché du houblon cultivé dans la province. Le personnel de la DDA a été présent à toutes les étapes de la progression de cette industrie en pleine expansion. En plus d'apporter son aide à une industrie nouvelle et peu expérimentée en lui fournissant des renseignements agronomiques, le personnel a œuvré en partenariat dans divers projets de recherche qui ont abouti à l'identification et à l'homologation de plus de 20 produits antiparasitaires (tant biologiques que classiques). Le personnel de la DDA a piloté le développement et la croissance de la Great Ontario-Hopped Craft Beer Competition (le grand concours de la bière artisanale entièrement ontarienne), offrant un lieu où les producteurs et les brasseurs peuvent se rencontrer, tout en mettant en vedette les bières locales élaborées à partir de houblon produit localement. L'événement comptait au départ 13 équipes et, sa popularité augmentant, elle a atteint sa capacité en une période record et dû refuser des candidats en 2016! Le concours est maintenant étendu à 18 équipes pour son cinquième anniversaire en 2017 et est déjà à pleine capacité. Puisque l'industrie ontarienne de la bière artisanale est actuellement le plus gros acheteur du houblon ontarien, le développement de cette industrie est essentiel pour établir un marché stable du houblon.
Ateliers MAAARO-Université de Guelph sur l'aquaculture - Perspectives en pisciculture
Tandis que les aliments frais produits localement prennent de plus en plus d'importance pour les consommateurs, les éleveurs de truite arc-en-ciel de l'Ontario ne peuvent produire qu'environ la moitié des truites vendues dans la province. Actuellement, nous importons des truites du Chili, de l'Argentine, de la Bolivie, de la Colombie et d'autres pays pour répondre à la demande des consommateurs. La truite arc-en-ciel est la principale espèce piscicole en Ontario, avec 4 510 tonnes (9,9 millions de livres) produites en 2015.
Le secteur de l'aquaculture connaît, à l'échelle mondiale, une croissance annuelle de 15 % depuis 30 ans. Toutefois, la croissance de l'aquaculture en Ontario est demeurée au point mort entre 1996 et 2013 pour diverses raisons, notamment :
- le besoin d'une politique claire pour favoriser le développement de l'aquaculture dans les eaux publiques;
- la nécessité d'une réforme de la réglementation provinciale sur l'aquaculture;
- le manque d'information sur les perspectives éventuelles de développement de l'aquaculture et de l'aquaponie en Ontario.
Pour ce qui est de l'absence de politique définie et de la nécessité d'une réforme réglementaire, les agences gouvernementales provinciales et fédérales et le secteur de l'aquaculture ont collaboré à l'élaboration d'une politique qui favoriserait la croissance de l'aquaculture dans les eaux publiques. Steve Naylor, spécialiste de l'aquaculture et de l'aquaponie, a apporté son concours à ce processus depuis 2003. Ce travail a débouché une publication, Application Guide for Aquaculture on Public Waters (guide pratique pour l'aquaculture dans les eaux publiques), affichée pour observations sur le Registre environnemental au printemps de 2016, ce qui a permis au public et aux groupes d'intervenants de donner leur avis sur les politiques futures appuyant la croissance et les investissements éventuels dans le secteur.
Afin de mieux faire ressortir les perspectives de développement de l'aquaculture, Steve, en 2010, a conclu un partenariat avec l'Université de Guelph pour offrir l'atelier Getting Started in Aquaculture and Aquaponics (pour se lancer en aquaculture et aquaponique). L'atelier, offert cinq fois par année à la station de recherche en aquaculture Alma, réunit environ 24 participants chaque fois et permet un apprentissage pratique sur l'industrie. Les participants apprennent à prendre des décisions éclairées sur la question de savoir s'il y a lieu d'investir (ou de ne pas investir) dans les perspectives de développement de l'aquaculture et de l'aquaponique en Ontario.
Le coût de création d'une ferme piscicole commerciale en Ontario dépasse le million de dollars. Dans chacun des ateliers donnés par Steve, environ la moitié des participants envisagent la création d'une entreprise commerciale. Dans environ la même proportion, des participants décident d'établir une entreprise à temps partiel à petite échelle.
Les investissements à long terme dans les services d'information renforcent l'industrie laitière ontarienne
Souvent, le travail de vulgarisation exige vision et patience avant que les efforts ne portent fruit. Dès 2000, l'équipe de l'industrie laitière du MAAARO avait la vision d'une industrie laitière progressiste, souple et innovatrice en Ontario, une industrie qui ouvrirait la voie dans l'adoption de technologies visant à améliorer le mode de vie des producteurs, la santé et le bien-être des animaux et la production. Cette vision devait positionner l'industrie laitière ontarienne comme meneur en Amérique du Nord dans l'adoption de techniques laitières robotisées de précision. En raison de la nature des exploitations laitières, les changements sont lents. Compte tenu d'investissements en capital importants dans l'équipement, les terres, les quotas et les vaches, les changements à grande échelle et les investissements dans les nouvelles technologies exigent habituellement d'investir dans une nouvelle grange et dans de l'équipement, après recherche et réflexion approfondies.
Le coût d'un système de traite robotisée, au début des années 2000, était d'environ 200 000 $. Le prix est environ le même aujourd'hui, mais les modèles actuels découlent d'une technologie plus évoluée et offrent aux producteurs des données sur les vaches laitières et une production beaucoup plus importante.
Traite robotisée : maximisation des bénéfices
En 2002, l'équipe de l'industrie laitière a commencé à traduire sa vision dans la réalité en s'associant avec l'industrie pour organiser la première conférence nord-américaine sur la traite robotisée. L'événement a attiré 400 producteurs laitiers et membres de l'industrie et rassemblé des spécialistes sur la traite robotisée, présentant de l'information à nos producteurs et induisant une amélioration de la réglementation. L'événement comportait également des expositions de fabricants de trayeuses robotisées afin que les producteurs puissent discuter directement avec les fabricants et obtenir des démonstrations des modèles disponibles.
Au fil de l'adoption de la traite robotisée, nous avons mis au point des ressources afin d'aider les producteurs à gérer ces systèmes, également appelé systèmes de traite automatique (STA). Puisqu'environ 10 % des trayeuses automatiques du début des années 2000 ont été enlevées, il fallait de l'information pour s'attaquer aux questions de gestion. L'équipe de l'industrie laitière a mis au point un contenu Web important à l'intention des producteurs, pour favoriser l'utilisation des logiciels de gestion de troupeaux et des données disponibles des robots pour relever la profitabilité et augmenter le bien-être des vaches des fermes laitières.
Promotion de nouveaux outils pour augmenter le bien-être des vaches
En 2010, l'équipe de l'industrie laitière du MAAARO s'est associée à l'industrie pour offrir la première conférence nord-américaine sur les technologies laitières de précision. Cette conférence, et les ressources et événements qui ont suivi, favorisaient l'adoption de technologies de précision, par exemple dispositifs automatiques d'alimentation des veaux afin de relever l'état nutritionnel des veaux laitiers. Les technologies électroniques adaptées aux animaux individuellement peuvent désormais permettre de suivre le comportement (l'activité) de la vache et le fonctionnement du rumen, ce qui offre de meilleures perspectives de gestion pour améliorer la santé et le bien-être de l'animal.
Les coûts de main-d'œuvre entrent pour une part importante dans le coût de la production laitière et la disponibilité de la main-d'œuvre est souvent un problème pour les producteurs laitiers. Les fermes laitières canadiennes peuvent parvenir à des économies de main-d'œuvre de 30 % en adoptant les technologies robotisées, ce qui élimine la nécessité d'être dans la grange à heures fixes sept jours par semaine. De la sorte, l'industrie est plus intéressante pour les jeunes producteurs.
En 2013, le MAAARO et l'Université de Guelph se sont associés par l'intermédiaire du programme d'application et de transfert des connaissances (KTT) et ont mené, dans l'ensemble de la province, une enquête sur 33 troupeaux utilisant le système de traite automatique, afin de trouver des renseignements sur la gestion, la production et la nutrition. Cette recherche a permis d'offrir aux producteurs laitiers de l'Ontario de l'information répondant à leurs besoins, tout en établissant un étalonnage de l'état de l'industrie.
L'industrie du soya
De solides assises de collaboration
Albert Tenuta, pathologiste, grandes cultures, a établi de solides relations de travail partout au Canada et à l'étranger au fil des 25 ans qu'il travaille au MAAARO. Les réseaux d'Albert ont donné naissance à des perspectives d'entreprises coopératives dans l'industrie ontarienne du soya. Albert a toujours été très conscient des perspectives globales et œuvre afin que les producteurs de l'Ontario connaissent les tendances et les possibilités du secteur susceptibles de profiter à leurs entreprises.
Depuis 2014, Albert travaille avec le Crop Protection Network (CPN), réseau régional d'universités ayant reçu des concessions de terres aux États-Unis (É. U.) et le MAAARO, qui agit comme infrastructure de création coopérative de ressources en pathologie agricole pour les industries du soya en Ontario et dans les États du centre-nord des États-Unis. Le Canada se classe parmi les principaux pays producteurs de soya et s'est taillé une réputation mondiale au niveau de la qualité et des rendements. Malheureusement, dans nombre des grands pays producteurs de soya, y compris le Canada (notamment l'Ontario), les rendements diminuent chaque année en raison des maladies, entraînant des pertes inutiles pour les producteurs et le secteur agricole dans son ensemble. Les pertes dues aux maladies les plus récentes et publiées pour le Canada (2006) sont de 363 000 tonnes métriques (13 338 072 boisseaux), pour un coût conservateur éventuel de plus de 154 855 015 $ (cours au comptant - 11,61 $ le 4 décembre 2015) (Wrather et coll., 2010, Plant Health Progress).
Combattre ensemble les maladies du soya
Albert est le seul Canadien de l'équipe du CPN. Il voyait dans le CPN une tribune où collaborer avec des spécialistes de la vulgarisation à l'extérieur de l'Ontario afin de créer un message commun et solide concernant la lutte contre les maladies du soya. Le CPN a été créé afin fournir, grâce à la recherche, des renseignements impartiaux aux agriculteurs et au personnel agricole sur la façon de combattre, dans les champs, les problèmes naissants dus aux maladies des grandes cultures. Le projet a été subventionné par l'intermédiaire de Grain Farmers of Ontario (GFO) et du North Central Soybean Research Program (NCSRP). Le programme NCSRP a injecté dans le projet 58 000 $ par an en 2014, 2015 et 2016. Les Grain Farmers of Ontario (GFO) y ont injecté 10 000 $ par an pour la participation de l'Ontario. Sans la participation d'Albert au CPN, l'information réunie par l'équipe n'aurait pu être applicable aux producteurs de l'Ontario et la province aurait raté cette occasion de faire partie d'une marque solide. Le partenariat d'Albert avec ses collègues étasuniens et ses longs antécédents de collaboration avec les GFO et le NCSRP ont abouti à la participation de l'Ontario à ce projet.
Pour plus de renseignements :
Sans frais : 1 877 424 1300
Courriel :ag.info.omafra@ontario.ca