Skip to content.

Some features of this website require Javascript to be enabled for best usibility. Please enable Javascript to run.

English

Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales

Insectes

De nombreuses espèces d'insectes, d'araignées, d'escargots, de limaces et d'autres invertébrés sont communes dans les cultures spéciales. Quelques-unes s'attaquent aux plantes, mais la plupart ne le font pas. Certaines peuvent même être utiles, comme les pollinisateurs (abeilles) ou les prédateurs naturels des insectes ravageurs (coccinelles). La simple présence d'un de ces invertébrés sur votre culture n'est pas une raison suffisante pour entreprendre des mesures de lutte. Assurez-vous d'abord qu'il est réellement nuisible à vos cultures avant de tenter de l'éliminer. En outre, n'oubliez pas que toute intervention visant un insecte ravageur donné peut aussi nuire à ses prédateurs naturels ou aux pollinisateurs.

Certains types de dommages sont caractéristiques et permettent d'identifier le ravageur en cause même sans le voir en action. Une loupe (10x ou 20x) peut être utile pour voir certaines espèces minuscules comme les acariens. D'autres ravageurs se développent à l'intérieur des tissus végétaux, où on ne peut les voir.

Une liste des ravageurs communs de chacune de ces catégories est présentée ci-dessous. On trouvera également des informations plus détaillées sur chacun de ces ravageurs dans la partie consacrée à chaque type de culture.

INVERTÉBRÉS DÉFOLIATEURS ET BROYEURS

Les invertébrés défoliateurs et broyeurs s'alimentent de diverses parties des plantes (feuilles, fleurs, bourgeons, tiges, fruits et graines). Ils peuvent se nourrir individuellement ou en colonies denses, et leurs habitudes alimentaires sont variables. Ils peuvent mâcher ou racler les tissus végétaux. Les défoliateurs s'attaquent aux tiges ou aux feuilles (bordure, limbe entre les nervures ou limbe entier). Certains d'entre eux restent cachés à l'intérieur de la feuille, où ils se nourrissent en créant des réseaux étendus de galeries qui prennent la forme de boursouflures ou de traînées. Dans tous les cas, la photosynthèse est altérée et la plante est privée de nourriture. Certains défoliateurs sont visibles et d'autres se cachent dans des cocons, s'enroulent dans les feuilles ou se déplacent avec leur abri. D'autres espèces de broyeurs se nourrissent directement des fruits, noix, légumes ou graines, et elles font plus de dégâts que celles qui ne s'attaquent qu'au feuillage.

A. Chenilles

Les chenilles représentent les stades immatures (larvaires) des papillons diurnes et des papillons nocturnes. Elles se nourrissent de feuilles, de fruits ou de noix, en colonies ou individuellement. Certaines s'alimentent à la surface de la feuille ou du fruit, d'autres s'enfoncent à l'intérieur et peuvent être difficiles à détecter. Les adultes n'ont pas de pièces buccales broyeuses; beaucoup d'entre eux ne se nourrissent pas du tout et d'autres ne consomment que du nectar ou d'autres substances sucrées.

Les chenilles ont trois paires de vraies pattes situées sur le thorax, juste derrière la tête. Elles peuvent avoir jusqu'à cinq paires de pseudopodes (fausses pattes) charnus garnis de crochets et placés plus en arrière, sur l'abdomen. Ces pseudopodes permettent de distinguer les chenilles des larves d'autres insectes comme les coccinelles et les asticots. Ce groupe comprend aussi les arpenteuses, qui n'ont que deux ou trois paires de pseudopodes. Certaines chenilles, qu'on appelle enrouleuses, se fabriquent un abri avec une feuille qu'elles replient ou enroulent autour de leur corps et qu'elles retiennent avec un réseau de fils. D'autres forment de grandes colonies qui vivent sur ou dans de grandes toiles ou tentes, se protégeant ainsi des prédateurs et des parasites.

Vers gris- Les vers gris sont un groupe de chenilles qui causent souvent des dommages reconnaissables au début de la saison de croissance. Ils s'attaquent aux tiges des plantules, qu'ils coupent près du sol et qu'ils font tomber. Les gros vers gris peuvent ainsi tuer des groupes de plusieurs plants voisins. Plus tard dans la saison, certaines espèces s'attaquent aussi au feuillage ou à d'autres parties des plantes. Les vers gris ne se nourrissent que la nuit et restent cachés sur le sol ou juste sous sa surface pendant la journée. C'est en mai et juin qu'ils sont les plus actifs. Ils ont un aspect variable, mais ils vont généralement du gris terne au brun avec des marques plus foncées; ils sont souvent dépourvus de poils et semblent graisseux. Lorsqu'on les dérange, ils se recroquevillent généralement en arc de cercle.

B. Coléoptères

Les larves et les adultes de coléoptères se nourrissent de matière végétale; cependant, selon leur stade, ils peuvent consommer diverses parties de plantes situées à des endroits différents. Ils peuvent dévorer entièrement les feuilles, les réduire à l'état de squelettes (ne laisser que les nervures) ou creuser des galeries à l'intérieur de celles-ci. Les espèces frugivores peuvent s'attaquer directement aux fruits ou aux légumes fruits, ou bien ils peuvent se nourrir sur les parties déjà endommagées par d'autres animaux.

Les coléoptères présentent une grande variété de tailles et de coloris, mais ils sont facilement identifiables à leurs ailes externes dures, les élytres, qui, lorsque l'insecte ne vole pas, sont placés contre l'abdomen, se joignant en formant une ligne droite tout le long du dos. Les élytres protègent les ailes internes, qui servent au vol, mais restent cachées sous les élytres lorsque l'insecte est posé. Tous les coléoptères ont des pièces buccales leur permettant de mâcher, qui selon l'espèce leur servent à se nourrir de plantes ou d'autres invertébrés. Parmi les coléoptères s'attaquant le plus fréquemment aux cultures spéciales en Ontario, on retrouve les suivantes.

Les scarabées japonais - Les scarabées japonais ont été introduits en Amérique du Nord dans du matériel de pépinière provenant du Japon, en 1913. Ils sont devenus des ravageurs saisonniers de bon nombre de cultures. Les insectes adultes mesurent de 10 à 13 mm de longueur, et ils sont d'un vert métallique à vert brun avec des ailes d'un rouge cuivré et des touffes de poil blanchâtres sur les côtés et l'extrémité de leur abdomen. Les adultes percent la surface supérieure des feuilles et mâchent les tissus entre les nervures, ce qui donne une apparence squelettique au feuillage. Ils se nourrissent généralement en groupe en commençant par le haut des plants pour se diriger vers le bas. Ils peuvent voler jusqu'à une distance de 8 km, mais ils ne font généralement que des vols de courte durée en se déplaçant pour se nourrir et pondre leurs œufs. Les scarabées japonais produisent des phéromones d'agrégation qui attirent d'autres mâles et femelles pour qu'ils viennent manger et s'accoupler. Les odeurs qui se dégagent des plants endommagés peuvent aussi attirer encore plus de scarabées.

Les adultes commencent à apparaître à la fin juin et au début juillet et ils vivent de 30 à 45 jours. Les femelles pondent de 40 à 60 œufs dans le sol, durant juillet et août, et les larves éclosent 10 à 14 jours plus tard. Les larves ont une forme en « C » et sont d'un blanc crème avec une tête brune. Elles se nourrissent de matière organique et de racines de graminées avant de se rendre à leur site d'hivernage.

Des pièges pour capturer les scarabées japonais sont offerts dans les jardineries. Bien que les pièges à phéromones et les appâts floraux vendus avec les pièges soient très efficaces et qu'ils attirent plusieurs insectes par jour, des recherches ont démontré que ces pièges attirent plus d'insectes dans les vergers qu'ils ne permettent d'en capturer. Par conséquent, les plants susceptibles dans les alentours du piège risquent de subir davantage de dommages que s'il n'y avait pas de pièges.

Altise - Les altises sont de petits (2 à 3 mm ou 0,08 à 0,12 po) coléoptères noirs ou bruns aux reflets métalliques. Les adultes sont agiles et sautent prestement au moindre contact. Les feuilles que les altises ont attaquées sont criblées de nombreux petits trous de 1 à 5 mm (0,04 à 0,2 po) de diamètre. Généralement, les altises ne tuent pas les plantes, mais la croissance de celles-ci est ralentie; les dégâts qu'elles provoquent peuvent par ailleurs entraîner la mort des jeunes plantules. Ce sont principalement les jeunes plants qui sont gravement endommagés. Elles peuvent s'attaquer à de nombreux types de plantes, incluant les aubergines, les brocolis, les choux, les choux de Bruxelles, les choux-fleurs, les légumes orientaux, le maïs, les patates douces, les pommes de terre, les poivrons, les radis, les rutabagas et les tomates. Plusieurs espèces d'altises s'attaquent aux cultures en Ontario, incluant l'altise des crucifères, l'altise des navets, l'altise de la pomme de terre et l'altise du maïs.

Les altises adultes passent l'hiver dans les feuilles mortes. Elles font leur premier vol au début du printemps (mi-mai) et commencent alors à ravager les jeunes plants. La femelle dépose ses œufs près des racines de plantes-hôtes tout au long du printemps et du début de l'été. Les larves se développent sur les racines. À la fin juillet, les adultes quittent le sol, dévorent les feuilles, puis à l'automne, ils se mettent en quête d'un lieu d'hivernation. Les printemps froids ou humides et des précipitations élevées en début d'été ont tendance à diminuer la gravité des dommages causés par ce ravageur.

Doryphore de la pomme de terre - Le doryphore de la pomme de terre, qui attaque pommes de terre, aubergines, poivrons, tomates et des espèces apparentées, mesure environ 10 mm de longueur. Les adultes, orange et jaune, ont les ailes marquées de 10 raies noires. Les larves sont rouge-orangé et portent deux rangées de points noirs sur chaque côté de leur corps. Les œufs, orangés, sont pondus au revers des feuilles. Les adultes et les larves se nourrissent de feuilles, et parfois de tiges, en les déchiquetant de façon irrégulière. Les larves s'attaquent parfois aux fruits lorsqu'ils sont encore verts. Si les populations de doryphores sont élevées, les plants risquent d'être entièrement défoliés.

Chrysomèle du concombre - La chrysomèle du concombre est un ravageur important de toutes les cucurbitacées. Cet insecte s'attaque à toutes les parties des plants jeunes tout comme des plants matures. L'infection des jeunes plants risque davantage de causer des pertes de rendement, car les insectes s'attaquent directement aux cotylédons et aux jeunes pousses de feuilles. Des populations élevées de chrysomèles peuvent entraîner une défoliation complète des plants. La chrysomèle du concombre est le principal vecteur du flétrissement bactérien. Il n'existe pas de moyen de lutter contre le flétrissement bactérien une fois que la plante est infectée. Le seul moyen de prévenir les pertes de rendement dues au flétrissement bactérien est de lutter efficacement contre les populations de chrysomèles.

La chrysomèle rayée du concombre est l'espèce la plus courante dans les champs de cucurbitacées en Ontario. Elle mesure 6 à 7 mm (1/4 à 2/7 po) de longueur et ses bourgeons alaires sont ornés de trois raies noires. Les raies s'étendent sur toute la longueur des bourgeons alaires. La partie inférieure des pattes est noire, ce qui donne l'impression que l'insecte porte des bas au genou. La chrysomèle maculée du concombre, que l'on rencontre moins souvent, est légèrement plus grosse. Ses bourgeons alaires sont jaunes et marqués de points noirs.

La première génération d'adultes se manifeste de la mi-juin au début juillet, précisément au moment où sortent beaucoup de semis de concombres de plein champ. Les chrysomèles peuvent infester le champ durant tout l'été. Toutefois, les premières vagues sont généralement les plus nuisibles. À cause des dégâts laissés par leurs morsures sur les fruits en fin de saison, elles peuvent diminuer les rendements en fruits commercialisables.

C. Mineuses

Les mineuses peuvent représenter le stade immature de certains petits insectes, généralement de mouches (asticots), ou bien il peut s'agir de chenilles qui se développent à l'intérieur des tissus foliaires. Les mineuses pondent leurs œufs dans le limbe. Leurs larves se nourrissent donc entre les surfaces des feuilles. Au fur et à mesure qu'elles se développent, elles se déplacent à l'intérieur de la feuille en se nourrissant de la sève et des tissus foliaires; elles creusent ainsi des galeries caractéristiques faciles à identifier qui peuvent être rectilignes, sinueuses ou irrégulières. Les piqûres laissées par l'alimentation et la ponte peuvent, dans certains cas, occasionner des dommages graves. Les larves des mineuses parviennent habituellement à maturité à l'intérieur des feuilles, puis tombent au sol pour la pupaison. Bien qu'il puisse y avoir plusieurs générations par année, ces mineuses ne résistent apparemment pas aux hivers canadiens, sauf dans les serres.

Il existe plusieurs espèces de mineuses qui peuvent s'attaquer aux légumes, aux plantes ornementales et aux fruits en Amérique du Nord. L'identification de beaucoup de ces espèces peut être difficile étant donné qu'elles se ressemblent beaucoup par leur aspect physique et leur comportement.

Teigne du poireau - La teigne du poireau est une espèce envahissante d'origine européenne qui s'attaque aux plantes de la famille de l'ail. La présence de la teigne du poireau a d'abord été signalée dans l'est de l'Ontario, en 1993. Les larves creusent des galeries et font des piqûres d'aiguille dans les tissus foliaires et les gousses, ce qui cause parfois une déformation des feuilles. À l'occasion, elles s'attaquent au bulbe et à la tige. Les dommages infligés aux gousses d'ail peuvent prédisposer celles-ci aux maladies. Les larves sont vert jaunâtre avec de petites taches grisâtres et une tête brun pâle. L'adulte est un petit papillon brun rougeâtre qui porte une marque triangulaire blanche au milieu des ailes lorsque celles-ci sont repliées. Au printemps, lorsque les températures atteignent 9,5 °C, les adultes émergent, s'accouplent et pondent. Il y a trois générations par saison, les dommages devenant généralement de plus en plus importants au fur et à mesure que la saison avance.

D. Asticots frugivores et phyllophages

Les asticots représentent le stade larvaire des mouches. Ils sont généralement petits, blancs et dépourvus de pattes. Certains d'entre eux s'attaquent aux racines (voir la partie Ravageurs terricoles), et d'autres aux parties aériennes des plantes. Certaines espèces consomment les graines et les plantules en cours de germination (mouche des semis) et d'autres, les fruits au-dessus du sol (mouche de la pomme).

La drosophile à aile tachetée - La drosophile à aile tachetée (DAT) est une mouche du vinaigre envahissante d'origine asiatique qui peut causer de graves dégâts aux fruits à peau mince avant la récolte. D'abord détecté en Amérique du Nord en 2008, ce ravageur s'est propagé rapidement. La DAT est différente des autres mouches du vinaigre du fait qu'elle pond ses œufs dans des fruits mûrs sains plutôt que dans ceux qui sont meurtris ou trop mûrs. Par conséquent, il se peut qu'à la récolte les larves de la DAT soient dans les fruits, et le consommateur remarquera probablement les larves dans des fruits qui sont cuits ou surgelés. Les fruits infestés se détériorent rapidement et laissent souvent échapper de la sève, leur durée de conservation est réduite. La DAT montre une préférence marquée pour les mûres de ronce et les framboises, suivies des bleuets, des cerises, des fraises et d'une vaste gamme d'autres fruits à peau mince.

Les adultes et les asticots de la DAT ont une apparence très semblable aux mouches du vinaigre habituellement associées aux fruits trop mûrs, pourris ou endommagés. Ils ne sont pas apparentés de près aux asticots plus gros des mouches des fruits que l'on trouve dans les fruits, comme la mouche de la pomme, la mouche de l'airelle et la trypète des cerises. Les adultes sont des petites (2 à 3 mm) mouches aux yeux rouges avec l'abdomen jaune pâle et des stries brunes. Les mâles ont un point noir à l'extrémité de chaque aile. Pour plus de renseignements sur ce parasite, consultez le site Web du MAAARO suivant : http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/insects/drosophila.html

Cécidomyie du chou-fleur - La cécidomyie du chou-fleur est une téphrite originaire d'Europe et d'Asie dont la présence sur des crucifères a été constatée pour la première fois en Ontario en 2000 et qui est maintenant largement répandue dans la province. C'est une minuscule mouche brun clair (1,5 à 2 mm), difficile à distinguer d'autres espèces apparentées présentes en Ontario. Les larves sont de petits asticots (0,3 à 3 mm de long) d'abord translucides et qui prennent une teinte blanc-jaune en vieillissant. Elles se nourrissent habituellement en grappes sur les tissus jeunes, près des points végétatifs. Les plantules endommagées apparaissent souvent vrillées et leur point végétatif peut présenter une cicatrice brune bien visible (galle). Par la suite, sous l'effet des lésions produites par l'insecte lorsqu'il se nourrit, les inflorescences deviennent vrillées et déformées. Ces lésions peuvent être confondues avec d'autres types de problèmes (déficience en certains éléments nutritifs, stress dû à la chaleur, dégâts produits par la gelée). La première génération de cécidomyies du chou-fleur apparaît entre la mi-mai et le début juin. En Ontario, on compte de quatre à cinq générations qui se recoupent.

Il est très difficile de lutter contre la cécidomyie du chou-fleur. Elle se propage souvent à de nouvelles régions avec des plants provenant de secteurs infestés. Approvisionnez-vous auprès de fournisseurs fiables et n'apportez pas de plants infestés dans les régions où le ravageur est absent. Les pupes restent dans le sol pendant deux ans; par conséquent, dans les sols infestés, évitez de cultiver des crucifères pendant deux ou trois ans. On remarque une variabilité considérable pour ce qui est de la susceptibilité des variétés de plantes à la cécidomyie du chou-fleur.

Mouche des légumineuses - Les larves de Delia platura, la mouche des légumineuses, sont des parasites pour nombre de cultures légumières. Les larves attaquent le maïs, les courges, le concombre, le radis, les haricots, les pois et la betterave. Les larves de mouche des légumineuses sont des asticots d'un blanc jaunâtre sale de 8 à 10 mm de longueur avec une longue tête très pointue. Elles s'enfoncent dans la graine, où elles se logent sous le tégument, ce qui empêche la germination ou la levée, ou peut entraîner une croissance végétative faible et étiolée. Les mouches adultes pondent leurs œufs en mai, dans les sols fraîchement enrichis de fumier et dans la végétation en décomposition. Les larves éclosent au bout de 7 à 10 jours et demeurent dans le champ de 1 à 3 semaines, se nourrissant de résidus, de semences et de plantules. Les larves peuvent être actives à des températures du sol aussi basses que 10 °C (50 °F). On compte de 3 à 6 générations par année. Une fois que les plants ont dépassé le stade plantule, ils ne sont plus vulnérables aux dommages causés par les mouches des semis. Les mouches des semis ravagent généralement les cultures qui sont semées directement en place, lorsque le printemps est frais et humide et que les semences mettent longtemps à germer.

E. Limaces et escargots

Les limaces et les escargots sont des mollusques; ils sont donc apparentés aux coquillages plutôt qu'aux insectes. Les membres des deux groupes ont un corps mou, gluant et sans pattes, et les limaces n'ont pas de coquille externe spiralée visible. Ils ont des pièces buccales râpeuses avec lesquelles ils creusent dans les feuilles, les racines et les autres parties de nombreuses espèces végétales. Pendant la journée, ils se cachent généralement dans les endroits sombres et humides; ils se nourrissent la nuit et laissent des pistes de bave luisante caractéristiques. Les limaces sont souvent plus nuisibles que les escargots. Elles sont favorisées par le temps humide et pluvieux ainsi que par la présence de paillis.

SUCEURS

Les suceurs affaiblissent les plants dont ils prélèvent l'eau, les éléments nutritifs et d'autres substances. Certains leur injectent également des sécrétions qui nuisent aux cellules végétales ou les tuent. Certains suceurs transmettent des maladies aux plantes. Comme les feuilles ne sont ni rongées ni déchirées, les plants infestés peuvent subir de graves dégâts avant que des symptômes deviennent visibles. Les feuilles peuvent être marbrées ou décolorées, recourbées ou tordues; on peut remarquer un flétrissement du feuillage et des pousses tendres ainsi que l'apparition de fleurs mal formées.

A. Pucerons

Les pucerons sont de petits insectes à corps mou en forme de poire et de couleur variable (souvent verts, rouges ou noirs); ils se distinguent des insectes semblables par la présence de deux cornicules, qui sont des appendices situés près de la pointe de leur abdomen. Ils ont de longues pièces buccales semblables à des pailles, avec lesquelles ils percent les tissus végétaux pour en aspirer les liquides. En s'alimentant, ils sécrètent une substance sucrée et collante sur laquelle se développe parfois une moisissure noire comme de la suie (fumagine). Les pucerons forment souvent des colonies denses qui s'agglutinent sur les nouvelles pousses, sur la face inférieure des feuilles, sur les tiges ou sur les pétioles. Lorsque les conditions s'y prêtent, les populations de pucerons peuvent se multiplier très rapidement.

B. Cicadelles

Les cicadelles sont des insectes actifs en forme de coin et de petite taille (longueur de 3 à 5 mm environ), généralement verts, jaunes ou rayés. On les distingue des pucerons par l'absence de cornicules et par leur habitude de courir, de sauter ou de s'envoler lorsqu'on les dérange. Elles sont apparentées aux pucerons. Comme eux, elles ont des pièces buccales de type perceur-suceur avec lesquelles elles s'alimentent sur la face inférieure des feuilles, qui prend alors un aspect moucheté ou délavé; de petites pustules blanches apparaissent également sur la face supérieure. Certaines cicadelles sécrètent une toxine qui peut tuer les tissus et qui fait noircir la marge des feuilles (nécrose). Les mues des nymphes adhèrent souvent à la face inférieure des feuilles.

Cicadelle de la pomme de terre - La cicadelle de la pomme de terre est un parasite courantchez nombre de cultures légumières et fruitières en Ontario. Cet insecte ne survit pas à l'hiver en Ontario. Chaque printemps, des adultes de la cicadelle de la pomme de terre en provenance des États américains voisins du golfe du Mexique sont portés par le vent et arrivent en Ontario après avoir survolé les Grands Lacs. Les premiers représentants apparaissent dès la mi-mai et la migration se poursuit pendant une bonne partie du mois de juin. Le développement des nymphes prend de 8 à 25 jours, selon la température. De trois à quatre générations se succèdent chaque année et restent en activité jusqu'à ce que la première gelée meurtrière les tue. Au cours des périodes de temps chaud et sec en été, les populations de cicadelles peuvent exploser.

Les adultes ont une très grande variété d'hôtes, mais la maturité des plants exerce un certain effet sur la compatibilité entre l'hôte et l'insecte, et ce ne sont pas toutes les plantes qui favorisent la croissance des stades immatures de l'insecte. L'insecte apparaît en premier dans les plants à feuilles caduques, avant de migrer vers les cultures annuelles, différents types de mauvaises herbes, les cultures légumières, les vergers de pommiers, les fraisiers et les vignobles. Ses hôtes préférés sont la luzerne, les haricots et les pommes de terre. L'élimination de ces sources de nourriture (comme la luzerne) entraîne une migration des adultes vers d'autres cultures.

Les adultes de la cicadelle de la pomme de terre sont de petits (3 mm) insectes cunéiformes jaune-vert pâle. Ils se déplacent facilement et s'enfuient rapidement lorsqu'on approche d'un feuillage infesté. Les nymphes sont semblables aux adultes, mais n'ont pas d'ailes. En passant d'un stade nymphal à l'autre, les nymphes abandonnent leur ancienne peau, que l'on peut observer au cours des activités de dépistage. Les plus vieilles nymphes ont des ébauches d'ailes qui les distinguent des adultes dotés d'ailes complètes. Les nymphes se déplacent de côté ou à reculons, et se réfugient rapidement sous les feuilles à la première menace.

Les cicadelles se nourrissent de la sève des feuilles, lesquelles se couvrent de points blancs. Les cicadelles sont particulièrement dommageables, car elles injectent une toxine dans le plant en s'alimentant, ce qui obstrue le système vasculaire et empêche le mouvement normal de l'eau et des éléments nutritifs vers la zone affectée. Le feuillage s'enroule et se déforme. Les feuilles touchées deviennent vert pâle et leur pourtour s'enroule vers le bas. Ce dernier brunit ensuite et devient cassant. On parle de « brûlure de la cicadelle ». Le stress hydrique rend les plants encore plus vulnérables aux lésions. Pour la plupart des cultures, cependant, aucun seuil d'intervention n'a encore été établi, mais deux ou trois cicadelles suffisent pour que les bords d'une feuille s'enroulent. Des pertes de rendement peuvent se produire avant l'apparition des symptômes. Effectuer le dépistage de la cicadelle à l'aide de filets-fauchoirs ou par une inspection visuelle des feuilles.

C. Acariens

Les acariens sont apparentés aux araignées. Ils ont deux ou quatre paires de pattes et leur corps se divise en deux principales parties qui peuvent sembler fusionnées, contrairement aux insectes qui ont trois paires de vraies pattes et le corps divisé en trois parties. La plupart des acariens sont minuscules et difficiles à voir à l'œil nu. Les tétranyques sont parmi les acariens nuisibles les plus communs dans les cultures; ils produisent une toile qui les protège de leurs prédateurs naturels et leur évite d'être délogés. Ils se reproduisent rapidement par temps chaud et sec, et ils peuvent très vite devenir assez nombreux pour être nuisibles. Ils insèrent leurs pièces buccales dans les tissus de diverses plantes et produisent des tachetures, une décoloration ou un bronzage sur le feuillage.

D. Punaises

Les punaises forment un groupe distinct parmi les insectes. Les adultes de la plupart des espèces se reconnaissent au X dessiné par leurs ailes repliées sur leur dos, et au triangle caractéristique visible derrière leur tête. Les punaises sont apparentées aux pucerons et, comme eux, elles ont des pièces buccales en forme de paille avec lesquelles elles aspirent la sève des tissus végétaux. Les adultes et les nymphes causent des dommages; ils s'attaquent souvent aux feuilles et aux pousses jeunes et en développement. Parmi les symptômes, on remarque l'apparition de mouchetures sur le feuillage, la déformation des feuilles et le mauvais développement des pousses. Sur les fruits et les légumes, des dépressions apparaissent souvent dans les tissus qui entourent les endroits où les punaises se sont nourries.

La punaise terne - La punaise terne, Lygus lineolaris, est l'un des insectes piqueurs les plus répandus en Ontario. Les punaises ternes envahissent une vaste gamme d'hôtes, qui inclut plus de 270 espèces différentes. Elle se nourrit de plusieurs hôtes et elle produit plusieurs générations chaque année, ce qui en fait un ravageur particulièrement tenace. Certaines mauvaises herbes comptent parmi les hôtes préférés des punaises ternes. On en retrouve souvent sur des plants de la famille de la menthe, sur le céraiste vulgaire, les amarantes et la luzerne.

La punaise adulte va d'un jaune luisant typique au brun-noir et son dos porte une marque distinctive en forme de triangle. Elle mesure environ 5 mm (3/16 po) de long. Les nymphes sont verdâtres et font penser à des pucerons. Elles passent à travers cinq stades avant de devenir adultes. Les trois derniers stades sont ailés. On observe de 3 à 5 générations de punaises ternes par année. Elle cause des ravages pendant presque toute la saison de croissance, injectant dans les plants de la salive toxique qui provoque des taches et la décomposition des fleurs, des apex et des fruits. Ces blessures ouvrent la porte à diverses maladies. Elle s'attaque aussi aux fruits, qu'elle fendille ou pique, ce qui rend la chair des fruits liégeuse aux endroits où elle est percée par les pièces buccales de l'insecte. Le fruit peut alors se déformer ou fendiller à l'endroit de la blessure.

La punaise à quatre raies - La punaise à quatre raies, Poecilocapus lineatus, est un ravageur répandu qui possède une grande variété d'hôtes, incluant de nombreux fruits et légumes, le ginseng et des plantes ornementales. Pour bon nombre de cultures, les dommages sont surtout d'ordre esthétique; cet insecte semble cependant présenter une affinité particulière pour les membres de la famille de la menthe (notamment la lavande, la sauge, l'origan, la menthe, le basilic, la marjolaine, la sarriette et l'herbe à chat). Dans certains cas, la punaise cause des dommages économiques aux fines herbes. Les punaises à quatre raies sont actives du début mai à la fin juin ou au début juillet.

La punaise à quatre raies adulte mesure de 7,0 à 7,5 mm de longueur et est facilement identifiable par ses quatre raies noires caractéristiques le long du dos sur les élytres postérieurs jaune-vert. Ses antennes sont noires et ses pattes sont noires et jaune verdâtre. Les nymphes sont rouge ou orange brillant et présentent des taches noires le long du dos. Elles peuvent être confondues avec les nymphes de plusieurs autres insectes ravageurs. Les nymphes qui viennent d'éclore n'ont pas d'ailes, mais à mesure qu'elles muent pour prendre leur forme adulte, elles présentent des bourgeons alaires foncés qui s'étendent partiellement le long de leur abdomen.

Les adultes et les nymphes sont dotées de pièces buccales de type piqueur-suceur qu'ils utilisent pour percer les tissus des jeunes feuilles, dont ils aspirent ensuite la sève, laissant des « plaques » constituées uniquement de la surface externe de la plante. Les punaises libèrent en outre des toxines dans le plant, ce qui cause la formation de points blanchâtres ou sombres sur les feuilles. Ces taches peuvent fusionner et former de grandes lésions de tissu décoloré et provoquer la déformation, le gondolage, le brunissement et la mort des feuilles. Les taches produites par la punaise à quatre raies ressemblent aux symptômes des maladies fongiques causant des taches foliaires et les tissus morts peuvent se détacher du plant comme dans le cas de ces maladies.

E. Punaises des bois

Le terme « punaises des bois » renvoie à un groupe d'insectes possédant un corps arrondi qui produisent des odeurs désagréables pour se défendre et qu'ils relâchent lorsqu'ils sont dérangés. La plupart des espèces sont des phytophages, certains étant des parasites de l'agriculture, alors que d'autres sont considérés comme des insectes utiles qui se nourrissent d'insectes nuisibles. Les punaises nuisibles s'attaquent aux fruits, aux gousses et aux graines. Les adultes ou les nymphes percent l'épiderme de la tomate avec leurs pièces buccales piqueuses, ce qui fait apparaître une tache marbrée jaunâtre avec, en dessous, des tissus liégeux.

Les punaises adultes sont brunes ou vertes et ont la forme d'un bouclier. Elles font environ 1,3 à 1,9 cm (½ à ¾ po) de longueur. Les nymphes sont plus petites et rondes. Elles n'ont pas d'ailes et leur couleur peut différer de celle des adultes.

Certaines punaises se nourrissent d'insectes ravageurs. On peut discerner les dommages causés par la nutrition des punaises nuisibles de ceux qui sont attribuables aux punaises prédatrices (utiles) par les marques laissées par leur rostre (pièce buccale). Le rostre des punaises prédatrices est relativement gros et leur permet de s'attaquer aux autres insectes, alors que le rostre des punaises qui s'attaquent aux végétaux est étroit et en forme d'aiguille et il sert à perforer les plants.

Les punaises des bois qui se nourrissent des cultures en Ontario incluent la punaise verte du soja (Nezara viridula), la punaise verte ( Acrosternum hilare) et la punaise fétide (Euschistus servus). La punaise marbrée (Halyomorpha halys) est la nouvelle venue parmi les punaises parasites des cultures en Ontario.

La punaise marbrée - La punaise marbrée, connue sous le nom anglais de Brown marmorated stink bug, Halyomorpha halys (Stål), est un insecte originaire de l'étranger : Japon, Corée, Taïwan et Chine. Signalé pour la première fois en 2001 dans l'État de Pennsylvanie, ce ravageur est maintenant recensé dans plus de 27 États. Une population bien établie de punaises marbrées a été découverte en août 2012 à Hamilton, en Ontario. Des études sur le terrain n'ont pas permis de confirmer la présence de la punaise marbrée dans les cultures en Ontario, mais les cultivateurs doivent rester aux aguets pour l'apparition de ce parasite.

La punaise marbrée possède une vaste gamme d'hôtes (la littérature mentionne plus de 300 végétaux), dont nombre de cultures spéciales et de grandes cultures, en plus de plantes sauvages qui peuvent héberger de très larges populations. Parmi les hôtes notons les fruits à noyau et à pépins, les petits fruits, les raisins, les légumes (poivron, tomate, maïs sucré) et le maïs de plein champ, le soya, les arbres feuillus et d'ornement, et les arbustes ligneux. D'autres punaises ont aussi une variété d'hôtes au stade adulte. La différence avec la punaise marbrée tiennent en le très grand nombre d'hôtes de reproduction dont elle dispose; les adultes et les nymphes causent tous deux des dégâts. Les adultes sont très mobiles et ils passent d'une culture à l'autre pendant la saison de production. Les dommages cumulatifs que causent ce ravageur et son activité dévastatrice dans une même culture, ajoutés à sa grande mobilité, justifient une surveillance accrue et une lutte plus soutenue.

Les punaises ont la forme d'un « bouclier » et elles sont munies des pièces buccales d'un insecte piqueur-suceur. La punaise marbrée présente plusieurs caractéristiques qui permettent de la distinguer des autres punaises : deux bandes blanches sur antennes foncées, marge lisse du pronotum ou « épaules » (derrière la tête) et triangles blancs alternant avec des zones foncées sur la marge de l'abdomen. Les nymphes plus vieilles (immatures) présentent les mêmes bandes sur les antennes que les adultes.

Visitez le site Web du MAAARO au www.ontario.ca/punaise pour des mises à jour sur la punaise marbrée.

F. Cochenilles

Les cochenilles sont généralement minuscules et immobiles pendant la plus grande partie de leur vie. Seuls les mâles adultes et les nymphes nouvellement écloses sont mobiles. Les femelles sont dépourvues d'ailes et n'ont souvent pas de pattes visibles; elles sont généralement recouvertes d'un revêtement dur ou cireux de sorte qu'il est parfois difficile de savoir qu'il s'agit d'insectes. Ce bouclier cireux rend très difficile la lutte contre les cochenilles; souvent, le seul stade vulnérable est la nymphe fraîchement éclose qui n'a pas encore sécrété cette couche protectrice. Les cochenilles sont apparentées aux pucerons, aux punaises et aux cicadelles, et elles ont aussi des pièces buccales de type suceur. Elles vivent sur l'écorce des plantes ligneuses, ou bien sur les feuilles, les tiges ou les fruits. Sur les tissus mous, en se nourrissant, elles produisent des taches ou des lésions jaunes; sur les plantes ligneuses, elles peuvent provoquer le fendillement de l'écorce. Elles sont souvent difficiles à voir parce qu'elles sont de la même couleur que la plante hôte. Les cochenilles se divisent en trois groupes :

Cochenilles à bouclier - Les cochenilles à bouclier ont une longueur ou un diamètre allant de 2 à 3 mm; leur corps est recouvert d'une couche protectrice dure qu'on peut enlever pour découvrir l'insecte. Elles peuvent être circulaires, allongées ou piriformes, et elles s'attaquent souvent aux arbres et aux arbustes. Lorsqu'elles sont présentes en grand nombre, l'écorce infestée peut prendre un aspect croûteux.

Cochenilles à corps mou - Les cochenilles à corps mou sont nues ou entourées de sécrétions cireuses ou cotonneuses. Lorsqu'on les regarde de côté, elles paraissent généralement plus soulevées que les cochenilles à bouclier, et elles ont une forme arrondie ou ovale. Il est impossible de séparer leur revêtement cireux de leur corps, ce qui n'est pas le cas pour les cochenilles à bouclier.

Cochenilles farineuses - Les cochenilles farineuses sont des insectes à corps mou habituellement recouvert d'une cire poudreuse ou cotonneuse. On remarque généralement des filaments cireux qui partent de la bordure de leur corps. Elles produisent un miellat. Contrairement aux autres cochenilles, elles sont mobiles pendant toute leur vie.

G. Thrips

Les thrips sont de minuscules insectes au corps très élancé dont les ailes ont une bordure caractéristique. Ils s'attaquent aux feuilles et aux fleurs de plusieurs plantes ligneuses et herbacées. Ils ont des pièces buccales râpeuses avec lesquelles ils usent la surface des tissus végétaux pour en aspirer les fluides. Les thrips se nourrissent dans les endroits protégés, souvent à l'intérieur des bourgeons foliaires ou floraux; les dommages qu'ils infligent passent donc souvent inaperçu jusqu'à l'ouverture des bourgeons infestés, et ce n'est qu'à ce moment qu'on remarque les mouchetures et les déformations de la partie en croissance.

PERCEURS

Les perceurs sont des larves de coléoptères et de papillons de nuit qui creusent des galeries dans les bourgeons, les pousses, l'écorce ou le bois des plantes. Certaines espèces s'attaquent aux arbres en bonne santé, mais la plupart jettent leur dévolu sur les arbres et les arbustes déjà stressés pour une autre raison.

Les dégâts infligés aux plantes infestées sont souvent irrémédiables lorsqu'on remarque la présence des perceurs, et la prévention est donc essentielle. Les symptômes sont le dépérissement du couvert végétal, la mort de certaines branches ou parties de l'écorce, le fendillement de l'écorce, la production de pousses ou de rejets à partir du tronc, l'écoulement de sève et l'accumulation de matière ressemblant à de la sciure sur l'écorce ou sur le sol.

La pyrale du maïs - La pyrale du maïs, Ostrinia nubilalis (Hubner), un important ravageur du maïs sucré, peut aussi endommager les poivrons, les haricots mange-tout, les pommes de terre, les tomates, les pommes et d'autres cultures horticoles. Espèce introduite, arrivée dans la région des Grands Lacs au début des années 1900, la pyrale du maïs se rencontre maintenant partout dans l'est et le centre de l'Amérique du Nord, y compris la majeure partie de l'Ontario.

Les larves de la pyrale du maïs vont de blanc crème au gris pâle et elles possèdent deux petites taches par segment abdominal ainsi qu'une tête brun foncé. Les larves qui viennent d'éclore mesurent environ 3 mm (1/8 po) de longueur. Les masses d'œufs de la pyrale du maïs sont plates et blanc crème et comprennent chacune une trentaine d'œufs qui se chevauchent selon une disposition rappelant des écailles de poisson.

Chez le maïs, les larves passent un court moment à ronger les feuilles puis percent un trou dans la tige pour s'y abriter. Quand le maïs mûrit, elles quittent la tige pour s'installer dans les épis. Chez les cultures fruitières, les larves pénètrent dans les fruits sous le calice. On peut observer des résidus de déjections jaunâtres semblables à du bran de scie autour de l'orifice d'entrée. Les larves peuvent également pénétrer dans le fruit par les côtés. Les champignons ou bactéries peuvent envahir l'orifice d'entrée et provoquer la formation de pourriture.

RAVAGEURS TERRICOLES

Les ravageurs qui vivent dans le sol peuvent endommager sérieusement les plantes avant même que la plupart des producteurs ne remarquent leur présence. Il est souvent difficile d'évaluer l'étendue du problème ou l'efficacité du traitement.

A. Vers blancs

Les vers blancs représentent le stade immature des scarabées, notamment du scarabée japonais et des hannetons. Les larves de toutes les espèces présentent un corps mou, blanc, en forme de C. Elles ont une tête ocre ou brune, et six pattes épineuses proéminentes. Assez petites quand elles éclosent (3-4 mm de long), les larves atteignent à maturité une longueur qui varie entre 2 cm (moins de 1 po) pour la larve du scarabée japonais et 4 cm (moins de 2 po) pour la larve du hanneton commun. Une larve saine est d'un blanc laiteux et laisse deviner le contenu foncé de son tube digestif à travers la cuticule située à l'extrémité postérieure de son abdomen.

Un trait qui différencie ces trois espèces est la disposition des épines sur la face inférieure de l'extrémité de l'abdomen. On trouve en effet à l'extrémité une rangée de fortes épines de part et d'autre de la ligne médiane. Chez la larve du hanneton commun, ces deux rangées sont parallèles et convergent aux deux extrémités. Chez la larve du hanneton européen, les rangées d'épines sont parallèles jusqu'à l'extrémité d'où elles divergent. Chez la larve du scarabée japonais, les épines forment un motif en V.

Les adultes du hanneton commun et du hanneton européen se ressemblent beaucoup. Le hanneton européen est de couleur ocre, tandis que le hanneton commun est brun foncé et plus gros.

Un trait caractéristique du hanneton commun est la présence d'une dent distincte sur chaque pince au bout des pattes. Cette dent est beaucoup plus ronde ou presque absente chez le hanneton européen

Le scarabée japonais a une apparence saisissante; on le reconnaît à sa tête et à son thorax vert métallique, à ses élytres bronze et aux six touffes de poils blancs distinctes qu'il a de part et d'autre de l'abdomen. Bien que les vers blancs soient considérés depuis toujours comme des ravageurs des gazons, certaines espèces introduites ont étendu leur spectre d'hôtes. Au cours des dernières années, on a constaté que les vers blancs s'alimentaient des racines et des couronnes de plantes de pépinière ligneuses, ainsi que dans les plantations de légumes et de fruits du sud-ouest de l'Ontario. Les vers blancs rongent les racines des plantules qui lèvent, entraînant leur flétrissement et leur mort. Les plants s'arrachent sans effort, car ils n'ont plus de racines. Le ralentissement de la croissance et le dépérissement de la partie supérieure des plants constituent les principaux symptômes des dommages attribuables aux vers blancs sur de nombreux types de cultures. Chez les cultures racines, les vers blancs creusent des cavités profondes dans les racines et les tubercules, ce qui les rend impropices à la vente. Les adultes de certains de ces insectes, notamment du scarabée japonais, peuvent aussi causer de graves dommages en s'alimentant; ils ne s'attaquent plus aux racines, mais plutôt aux fruits et au feuillage de nombreuses espèces végétales.

B. Asticots rhizophages

Les asticots représentent le stade larvaire des mouches. Ils sont généralement petits, blancs et dépourvus de pattes. Certains d'entre eux s'attaquent aux parties souterraines des plantes comme les racines des choux, du brocoli et des espèces apparentées (mouche du chou).

Mouche du chou - Les jeunes plants des espèces du genre Brassica sont très vulnérables aux dommages causés par la mouche du chou, surtout entre le stade plantule et environ un mois après le repiquage. Ce ravageur est très dommageable pour les crucifères dont la racine est commercialisée (p. ex. les rutabagas et les navets). Il peut être particulièrement dommageable pour certains légumes-feuilles lorsque, tard dans la saison, il envahit les feuilles centrales et que des asticots s'y développent.

La mouche du chou adulte est une mouche grise 2 fois moins grosse environ que la mouche domestique. Les œufs sont petits (1 mm, 1/25 po), blancs, et ressemblent à de minuscules grains de riz. Les larves sont petites (7 mm, ¼ po), blanches et dépourvues de pattes. Trois générations d'adultes pondent dans le sol au voisinage des plants en mai, au début juillet et à la mi-août. La première génération est la plus dévastatrice. La mouche du chou se nourrit de racines et les blessures qu'elle y laisse deviennent des points d'entrée pour la pourriture des racines. La plante dépérit et vire au gris bleu, et les bordures des feuilles s'enroulent. Les racines peuvent se casser lors de l'arrachage. Habituellement, les jeunes plants meurent tandis que les plants plus âgés survivent malgré une croissance réduite.

Mouche de l'oignon - La mouche de l'oignon est le plus important ravageur de l'oignon dans les régions septentrionales où cette plante est cultivée. En l'absence de moyens de lutte, elle peut anéantir toute une récolte commercialisable. En Ontario, l'insecte est devenu difficile à combattre : il a acquis une résistance à de nombreux insecticides granulaires appliqués avec les semences dans les sillons pour enrayer les dégâts causés en début de saison.

Dans certaines régions, la larve de la mouche de l'oignon cause chaque année des dommages sérieux tandis que d'autres régions sont épargnées. En mai, les mouches de la première génération pondent leurs œufs à proximité des oignons, mais rarement près des poireaux. Peu après, les larves blanches attaquent la partie inférieure de la plante et y creusent des galeries. De nombreux plants en meurent. Le jaunissement des feuilles est habituellement le premier symptôme observé et signifie que les larves ravagent les racines. De la fin juillet au début août, les larves de la deuxième génération de mouches causent moins de dégâts et les plants meurent rarement. Les œufs de la dernière génération éclosent à la mi-septembre.

C. Charançons des racines

Les stades immatures des charançons s'attaquent aux racines; les pièces buccales des adultes sont allongées et forment un « museau » caractéristique. Les larves sont blanches à tête brune, et on les distingue des vers blancs par l'absence de pattes et la forme de leur corps, d'épaisseur inégale (plus épais au centre qu'aux extrémités). Elles consomment une grande quantité de racines de diverses plantes ornementales et fruitières, dont elles provoquent la mort lorsqu'elles sont assez nombreuses. Les charançons adultes se nourrissent des fruits et du feuillage, cependant ils ne nuisent généralement pas à la santé de la plante.

E. Vers fil-de-fer

Les vers fil-de-fer représentent le stade larvaire des taupins. Ils s'attaquent aux racines de nombreux légumes cultivés, dont la carotte, les cucurbitacées, le rutabaga, l'oignon, le maïs sucré, la pomme de terre, la betterave à sucre, le haricot, la patate douce et le pois. On les confond souvent avec les mille pattes.

Le ver fil-de-fer se distingue de la plupart des larves par son corps dur et sa teinte sombre. De forme cylindrique et de couleur allant de l'ocre au cuivre, le ver fil-de-fer mesure de 1 à 4 cm à maturité. Les adultes sont des coléoptères de forme allongée, à carapace dure et de couleur sombre. Leur corps est habituellement fuselé et mesure de 1 à 3 cm de long. On peut trouver les vers fil-de-fer en train de s'insinuer dans des semences non germées ou dans les racines et les parties souterraines des tiges des plantes. Les plantes infestées s'étiolent et les plantules sont malingres ou ne lèvent pas. Les dégâts sont souvent parsemés dans la parcelle.

Le cycle biologique du ver fil-de-fer s'étend sur 2 à 6 ans, selon l'espèce et l'emplacement. La larve constitue le stade nuisible, car ce sont les larves qui se nourrissent des racines et des graines à l'intérieur du sol pendant une période allant jusqu'à 6 ans. Elles creusent les graines plus grosses et font souvent mourir les plants qu'elles attaquent au moment de leur levée ou peu après le repiquage. Les dommages faits plus près du moment de la récolte aux cultures racines telles que le rutabaga et la carotte peuvent réduire les qualités marchandes de ces cultures en plus de les prédisposer à souffrir d'infections bactériennes secondaires.

F. Millipèdes

Les mille-pattes sont souvent confondus avec d'autres arthropodes qu'on retrouve fréquemment dans le sol, comme les vers fil-de-fer et les centipèdes. Le corps des mille-pattes est allongé et cylindrique, d'une longueur variant de 1 à 10 cm à maturité et de couleur blanche à gris noir; ils ont tendance à s'enrouler pour former une spirale serrée lorsqu'on les dérange. Leur corps se compose de nombreux segments uniformes, dont le nombre varie selon les espèces et augmente avec l'âge. On le trouve normalement caché ou enroulé sur lui même comme un ressort.

Le mille-pattes se nourrit de fumier et de matières organiques en décomposition et il ne nuit que rarement aux plantes. Cependant, dans certaines circonstances, il s'attaque aux semences et aux plantules dans plusieurs types de cultures en Ontario, notamment dans les champs de ginseng et de maïs cultivés sans travail du sol ou avec un travail réduit, ou il peut creuser des galeries juste sous la surface des racines comme la carotte, la patate douce et le radis. Les mille-pattes sont favorisés par la présence de sols détrempés à forte teneur de matière organique. Ils peuvent être plus nombreux sous les couches épaisses de paillis. On confond souvent les mille-pattes avec le ver fil-de-fer (qui est orangé, qui a six paires de pattes et qui peut causer des dégâts considérables aux plantes). Il n'est généralement pas nécessaire de les combattre.