Introduction
La lutte contre les maladies et les insectes nuisibles présente des défis particuliers pour les récoltes de spécialité, dont le traitement des maladies et des insectes avec lesquels nous ne sommes pas familiers, l’absence de produits de contrôle approuvés et le besoin de se fier à des contrôles de culture préventifs ou exigeants en main-d’œuvre (ou les deux). Il s’agit donc d’un facteur important lorsqu’on cherche à déterminer si on cultivera ou non une récolte de spécialité. Malheureusement, on ignore souvent la présence de maladie ou d’insectes nuisibles (ou parasites) avant qu’ils ne causent des dommages à la récolte, et il est souvent trop tard pour intervenir. Vous trouverez ici certains conseils utiles lorsqu’il s’agit de combattre les parasites dans une nouvelle récolte.
1) Préparez-vous en fonction d’une infestation parasitaire même si vous n’en discernez pas les signes.
Les parasites ne sont habituellement pas un problème au cours des quelques premières années d’une nouvelle récolte, et il y a plusieurs raisons pour cela. Malheureusement, les populations de parasites augmentent jusqu’à des niveaux dommageables avec le temps et il est important que vous soyez prêts à y faire face le temps venu. Le meilleur moyen de se préparer à l’émergence de parasites dans une nouvelle récolte est d’adopter une approche proactive – faire appel à des stratégies préventives pour éviter l’émergence de parasites, surveiller la récolte de façon régulière pour les dépister et être prêts à les combattre dès qu’ils apparaissent.
2) Connaître ses ennemis.
Il est impossible de prévoir tous les parasites possibles qui peuvent s’attaquer à une nouvelle récolte, mais un peu de recherche peut être très utile. Renseignez-vous sur les parasites principaux susceptibles d’attaquer votre récolte dans les régions où elle est généralement cultivée. Si ces parasites sont aussi présents en Ontario ou s’ils ont de proches parents ici, il s’agit de parasites potentiels pour votre récolte. Si la récolte que vous voulez cultiver est une proche parente d’une récolte actuellement cultivée en Ontario, vous devrez vous préparer au cas où les parasites de la récolte traditionnelle attaqueraient aussi la nouvelle récolte.
3) Déterminez les dommages que vous pourrez tolérer.
Certaines récoltes non traditionnelles peuvent tolérer une plus grande pression parasitaire que les récoltes traditionnelles.
4) Connaissez vos options en matière de pesticides (ou l’absence d’options) avant de planter votre récolte.
Si vous prévoyez vous fier aux pesticides pour contrôler les parasites, il est important de déterminer quels produits sont enregistrés pour la récolte qui vous intéresse avant de la planter. De nombreuses récoltes non traditionnelles ont peu de produits enregistrés à leur intention. Pour les récoltes pour lesquelles il existe peu de pesticides, mais qui sont susceptibles d’être fortement attaquées par des parasites, il vous faudra décider si vous êtes prêt à perdre votre récolte tout entière en raison d’une infestation. Par exemple, à la station de recherche de Simcoe, nous avons perdu une récolte de démonstration de fenugrec en raison de dommages provoqués par une combinaison de maladie et d’insectes contre lesquels il n’existait pas de produit de contrôle enregistré. Mais ce n’est pas toujours le cas. Les plantes sont groupées aux fins d’enregistrement de pesticides et, dans certaines circonstances, un produit sera enregistré pour un groupe entier de récoltes. Toutefois, déterminer quels produits sont enregistrés pour une récolte de spécialité donnée peut s’avérer déroutant pour les cultivateurs.
5) Les interventions non chimiques exigent souvent une planification préalable.
S’il n’existe pas de produit chimique enregistré et que vous ne pouvez tolérer l’endommagement de votre récolte, votre seule option sera de faire appel à diverses méthodes non chimiques pour lutter contre les parasites. Ces techniques peuvent être efficaces pour réduire les populations parasitaires dans beaucoup de situations; cependant, elles peuvent exiger un apport important de main-d’œuvre et être coûteuses. Vous devrez déterminer combien vous êtes prêt à dépenser pour ces techniques, préférablement avant de planter votre récolte. Aussi, beaucoup de ces techniques sont préventives, ce qui signifie qu’elles ne seront pas efficaces après avoir décelé la présence de parasites dans la récolte.
6) N’oubliez pas que la susceptibilité aux ravageurs peut varier de façon importante entre les divers cultivars.
Tenez compte du facteur « résistance aux ravageurs » lorsque vous choisissez vos cultivars.
7) Planifiez la gestion des mauvaises herbes et prévoyez un budget à cet effet.
<½ acre de récoltes non traditionnelles a exigé environ 24 heures-personne par semaine de sarclage à la main et de passage à la fraise rotative lors des périodes de forte croissance des mauvaises herbes en juin et juillet. Songez soigneusement à la façon dont vous gérerez les mauvaises herbes et calculez combien cela ajoutera à vos coûts de production.
8) Une fois que vous avez planté votre nouvelle récolte, soyez vigilant – n’oubliez pas de la surveiller de façon régulière.
Parce que des problèmes de ravageurs se produiront tôt ou tard, il est important de surveiller votre nouvelle récolte de façon régulière, même si vous n’apercevez pas de problèmes causés par des ravageurs ou que vous ne vous attendez pas à en avoir. Cela est surtout important pour les nouvelles récoltes, celles dont vous ignorez la nature des ravageurs les plus susceptibles d’attaquer ou s’il existe des contrôles chimiques.
La gestion des ravageurs en ce qui concerne les récoltes de spécialité exige de la planification et repose sur des méthodes souvent préventives et qui peuvent être coûteuses. Ce n’est généralement pas une bonne idée de tout simplement planter la récolte et d’attendre que les ravageurs frappent pour traiter les problèmes. Il vaut mieux prévoir comment vous gérerez les ravageurs si vous décidez ou non de semer une récolte de spécialité particulière.
Cette ressource comprend plusieurs sections concernant le contrôle des ravageurs dans le contexte des récoltes de spécialité. Les thèmes abordés incluent les produits de contrôle antiparasitaire, le dépistage et le diagnostic, le contrôle non chimique, et quelques renseignements généraux sur les principaux groupes d’insectes et de maladies touchant les récoltes de spécialité. De plus, chaque fiche fournit une liste des ravageurs pouvant représenter un problème en Ontario.
