Érosion
Presque tous les producteurs agricoles ont déjà eu l’occasion de constater les dommages causés par une certaine forme d’érosion. L'érosion peut avoir des répercussions à long terme sur la fertilité du sol, car en plus d’entraîner la perte de sol, elle contribue à déplacer et à redistribuer la matière organique, les engrais et les pesticides.
Érosion hydrique
L’érosion hydrique ne cause pas nécessairement de perte de sol dans un champ, mais elle peut modifier considérablement la manière dont le sol y est réparti. Elle accentue la variabilité du sol ainsi que les différences de croissance de la culture dans le champ et entraîne la formation de ravines ou de petites rigoles. Ce type d'érosion se produit le plus souvent en début de saison sur les sols nus ou lorsque la végétation n’est pas encore complètement épanouie.
La structure des sols en zones érodées est généralement mauvaise et leur couleur est plus pâle. Les coteaux et les talus sont habituellement plus sujets à l’érosion. Les cultures qui croissent en sol érodé ont tendance à mal lever ou prennent du temps à s’établir et poussent lentement comparativement aux plants dans le reste du champ. Le pH des coteaux qui ont subi de l’érosion est plus faible, ce qui nuit encore davantage à la croissance des cultures.
Dans les creux ou dans les zones où le sol s’accumule en raison de l’érosion, ce dernier est généralement plus foncé que dans le reste du champ. On peut utiliser une sonde tubulaire pour observer et comparer la profondeur du sol à différents endroits dans le champ.
Érosion éolienne
L’érosion éolienne est un problème courant dans plusieurs sols à texture grossière, qui sont pauvres en matière organique et où sont produites des cultures spéciales. Au début du printemps, ce type d'érosion peut faire remonter les semences à la surface du sol et les déplacer de sorte qu’elles se retrouvent profondément enfouies dans une autre section du champ. Le sol déplacé par le vent peut endommager ou tuer les jeunes pousses. Les blessures causées par l’abrasion du sable transporté par le vent deviennent souvent une porte d’entrée pour les maladies foliaires. Les cultures sont plus sensibles aux dommages causés par le vent en début de saison, avant que la couverture végétale soit établie.L’érosion éolienne déplace les particules de sol de trois manières :
- La mise en suspension se produit lorsque de très fines particules de sol sont transportées très haut dans les airs. Ce type d’érosion est très visible, mais il ne représente qu’une très petite des pertes de sol attribuables à l’érosion éolienne.
- L’érosion par saltation est la plus dommageable et elle représente généralement plus de 50 % des déplacements de sol. Elle se produit lorsque des particules de petite à moyenne dimensions sont soulevées à une courte distance dans les airs puis redéposées; elles endommagent ainsi les cultures en déplaçant d’autres particules de sol.
- Le déplacement de particules par glissement. Le déplacement des particules est moins intense pour ce type d’érosion. Les grosses particules roulent à la surface du sol après avoir été heurtées. Ce type d’érosion représente environ 25 % des déplacements de particules causés par l'érosion éolienne. La surface du sol soumis à un type d’érosion par glissement forme une sorte de vague ou de petite dune.
Notes de surveillance
- Les résidus de cultures et les cultures de couverture forment une couche de protection et freinent la circulation du vent et de l’eau à travers les champs. Les cultures de couverture permettent aussi de retenir le sol et d’empêcher ainsi qu’il se déplace.
- Planter en rotation des cultures spéciales avec de faibles quantités de résidus de cultures et des céréales ou d’autres cultures qui génèrent d'importantes quantités de résidus. Recourir à des méthodes de conservation telles que des voies d'eau gazonnées, le drainage souterrain ainsi que des bassins de sédimentation et de contrôle de débit d'eau. Les haies brise-vent et les bandes herbacées ralentissent par ailleurs la vitesse du vent et protègent les cultures adjacentes.
